Ce lundi 3 juin, Emmanuel Macron est » en pleine forme » selon les invités réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée. Le temps devient enfin estival à Paris, et le chef de l’Etat, qui remet la Légion d’honneur à Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, semble avoir admis la déroute qui s’opère. profil le 9 juin, lors des élections européennes. C’est la fin du déni et des calculs arithmétiques où le Président de la République expliquait par A+B que le score du camp présidentiel pourrait aller au-delà des 20%. « Il ne donne plus de chiffres »souffle un proche du chef de l’Etat, alors que l’enquête de l’institut Ipsos pour Le monde, publié le 3 juin, crédite la liste portée par Valérie Hayer de 16 % d’intentions de vote. Un coup de foudre est plausible avec une liste du Rassemblement national (RN) emmenée par Jordan Bardella, qui pourrait recueillir plus de 30 % des voix. Et personne n’exclut totalement l’hypothèse que la liste macroniste finisse en troisième position, derrière celle du candidat de la gauche modérée, Raphaël Glucksmann.
Un tel tsunami obligerait le chef de l’Etat à réagir et, sans même attendre le verdict des urnes, les scénarios pour l’avenir se dessinent. Cela fait des semaines qu’Emmanuel Macron est à l’écoute des suggestions de chacun. Doit-il former une coalition avec Les Républicains (LR) pour remédier au problème de sa majorité relative au Parlement ? Changer de Premier ministre ? Envisager de dissoudre l’Assemblée nationale ? Proposer un référendum pour redonner la parole au peuple ? Le président de la République « ne dit rien mais il a sa stratégie en tête », veut croire Renaud Muselier.
Après « l’initiative politique majeure »annoncé à l’été 2022, puis le «grande rencontre avec la nation» promis fin 2023, on entend désormais parler à Matignon d’un « initiative majeure ». Lequel ? » Mystère et boule de gomme « résume Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine et président de l’Union des démocrates indépendants (UDI).
« Être inerte, c’est déjà être en mouvement »
Le chef de l’Etat, qui n’aime pas agir sous pression, pourrait surtout se laisser tenter par le statu quo. Le vote du 9 juin « c’est l’élection des députés européens, et la conclusion sera donc avant tout européenne »a-t-il prévenu le 5 mai, dans un entretien avec La Tribune dimanche. Sans conséquences nationales donc. « Être inerte, c’est déjà être en mouvement »nous théorisons sérieusement au palais présidentiel, où nous assurons que les Européens servent avant tout de « se détendre ». L’entourage d’Emmanuel Macron tente de convaincre qu’ils ne sont pas le reflet de la réalité de l’opinion, mais de des « élections simulées ». Pour preuve, la victoire de l’Union pour un mouvement populaire en 2009 n’a pas empêché la droite de perdre l’élection présidentielle de 2012.
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