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craignant une défaite, le camp Macron projette déjà l’avenir

Gabriel Attal et Emmaunel Macron, à Paris, le 15 avril 2024.

Ce lundi 3 juin, Emmanuel Macron est  » en pleine forme » selon les invités réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée. Le temps devient enfin estival à Paris, et le chef de l’Etat, qui remet la Légion d’honneur à Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, semble avoir admis la déroute qui s’opère. profil le 9 juin, lors des élections européennes. C’est la fin du déni et des calculs arithmétiques où le Président de la République expliquait par A+B que le score du camp présidentiel pourrait aller au-delà des 20%. « Il ne donne plus de chiffres »souffle un proche du chef de l’Etat, alors que l’enquête de l’institut Ipsos pour Le monde, publié le 3 juin, crédite la liste portée par Valérie Hayer de 16 % d’intentions de vote. Un coup de foudre est plausible avec une liste du Rassemblement national (RN) emmenée par Jordan Bardella, qui pourrait recueillir plus de 30 % des voix. Et personne n’exclut totalement l’hypothèse que la liste macroniste finisse en troisième position, derrière celle du candidat de la gauche modérée, Raphaël Glucksmann.

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Un tel tsunami obligerait le chef de l’Etat à réagir et, sans même attendre le verdict des urnes, les scénarios pour l’avenir se dessinent. Cela fait des semaines qu’Emmanuel Macron est à l’écoute des suggestions de chacun. Doit-il former une coalition avec Les Républicains (LR) pour remédier au problème de sa majorité relative au Parlement ? Changer de Premier ministre ? Envisager de dissoudre l’Assemblée nationale ? Proposer un référendum pour redonner la parole au peuple ? Le président de la République « ne dit rien mais il a sa stratégie en tête », veut croire Renaud Muselier.

Après « l’initiative politique majeure »annoncé à l’été 2022, puis le «grande rencontre avec la nation» promis fin 2023, on entend désormais parler à Matignon d’un « initiative majeure ». Lequel ?  » Mystère et boule de gomme « résume Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine et président de l’Union des démocrates indépendants (UDI).

« Être inerte, c’est déjà être en mouvement »

Le chef de l’Etat, qui n’aime pas agir sous pression, pourrait surtout se laisser tenter par le statu quo. Le vote du 9 juin « c’est l’élection des députés européens, et la conclusion sera donc avant tout européenne »a-t-il prévenu le 5 mai, dans un entretien avec La Tribune dimanche. Sans conséquences nationales donc. « Être inerte, c’est déjà être en mouvement »nous théorisons sérieusement au palais présidentiel, où nous assurons que les Européens servent avant tout de « se détendre ». L’entourage d’Emmanuel Macron tente de convaincre qu’ils ne sont pas le reflet de la réalité de l’opinion, mais de des « élections simulées ». Pour preuve, la victoire de l’Union pour un mouvement populaire en 2009 n’a pas empêché la droite de perdre l’élection présidentielle de 2012.

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Cammile Bussière

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