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Craignant un embrasement de la région, les voyageurs se précipitent pour quitter le pays

Craignant un embrasement de la région, les voyageurs se précipitent pour quitter le pays

Alors que les craintes d’une conflagration au Moyen-Orient s’intensifient, de nombreux Libanais se précipitent pour quitter le pays. A l’aéroport de Beyrouth, les files d’attente sont longues et les passagers sont dans l’incertitude, en raison de l’escalade des tensions entre Israël, le Hezbollah libanais et l’Iran.

« Je ne suis pas contente de partir. Je voulais passer tout l’été au Liban et ensuite retourner travailler » en France, raconte Joëlle Sfeir dans le hall des départs bondé. Mais « mon vol a été annulé et j’ai dû réserver un autre billet aujourd’hui, ce qui a écourté mon séjour », explique-t-elle. Comme beaucoup de compatriotes travaillant ou étudiant à l’étranger, cette Libanaise a profité de ses vacances d’été pour rendre visite à ses proches restés au pays.

Air France suspend sa desserte de Beyrouth

Mais après l’assassinat mercredi du chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, au lendemain d’une frappe israélienne ayant tué à Beyrouth le chef militaire du Hezbollah Fouad Shokr, les craintes d’une escalade militaire ont conduit de nombreuses compagnies aériennes, dont les allemandes Lufthansa et Air France, à suspendre leurs vols vers Beyrouth. Dans le même temps, après des menaces de vengeance contre Israël de la part de Téhéran et du Hezbollah, de nombreux pays – la Suède, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Jordanie et l’Arabie saoudite – ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite.

Dans le hall des départs, des familles entières, enfants sur les genoux ou en train de dormir, regardent leurs piles de bagages et les écrans affichant les départs, notamment pour Istanbul, Amman et Le Caire. Gretta Moukarzel, qui dirige une agence de voyages près de Beyrouth, raconte avoir « reçu un flot d’appels de clients qui veulent partir et qui craignent d’être bloqués au Liban ». Mais il est difficile de trouver des places en raison du nombre de vols annulés et de la demande accrue, notamment pour les pays européens.

Les files d’attente s’allongent aux comptoirs d’enregistrement et aux points de contrôle de sécurité, que certains doivent repasser à chaque changement de vol. Et près de la zone des arrivées, habituellement bondée pendant la saison estivale, seule une poignée de personnes attendent leurs proches.

Le Hezbollah jure de se venger

Le long de la route de l’aéroport qui traverse la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, un immense panneau proclame « Nous nous vengerons », sous les visages d’Ismaïl Haniyeh et de Fouad Chokr.

Depuis le début de la guerre de Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, les violences transfrontalières entre le Hezbollah et l’armée israélienne ont fait quelque 546 morts au Liban, en majorité des combattants, mais aussi 115 civils. Côté israélien, y compris dans le plateau du Golan annexé, 22 soldats et 25 civils ont été tués, selon les chiffres de l’armée.

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