Covid : une nouvelle variante arrive en Europe, l’OMS la surveille de près

Les laboratoires ont enregistré un effondrement de leurs ventes de traitements Covid au premier semestre, pourtant l’alerte n’est pas passée, au contraire. Dans son dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire, publié ce vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a sonné le tocsin.
L’OMS suit une nouvelle variante de Covid, actuellement appelée BA.2.86. Il n’est apparu qu’il y a un mois et il ne reste encore que trois cas en Europe (deux au Danemark et un en Israël), dont aucun en France. Mais cela incite à la vigilance.
Mutations de pointe
L’OMS l’a classé « dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre (plus de 30) de mutations du gène Spike qu’il porte », explique le bulletin épidémiologique de l’organisme. C’est la protéine Spike qui permet au virus de pénétrer dans les cellules pour les infecter et, comme son nom l’indique (« spike » signifie point), qui lui donne son aspect de coussinet.
La nouvelle variante BA.2.86 dérive d’Omicron, comme la sous-variante EG.51 baptisée Eris qui se développe actuellement en France, dans le contexte de la résurgence estivale du coronavirus. Par contre, il n’aime pas la chaleur.
La recrudescence des cas de Covid s’expliquerait précisément par le temps maussade observé dans les différentes régions d’Europe non touchées par la canicule, conjugué aux rassemblements et festivités estivales. Le 11 août, SOS Médecins notait une augmentation de 84% des actes médicaux pour suspicion de Covid en une semaine, ainsi qu’une nette augmentation des visites aux urgences liées au coronavirus, notamment concernant les enfants de moins de 2 ans (+56%).
Perte de virulence
La variante Eris est pointée du doigt et elle aussi, comme la nouvelle variante BA.2.86, est classée par l’OMS comme « à suivre ». Mais BA.2.86 (qui reste à baptiser) se distingue par le nombre de mutations de ses protéines, sans qu’il soit possible d’en mesurer les conséquences. De manière générale, la règle est qu’avec le temps, les virus mutent pour s’adapter aux anticorps développés par des organismes déjà infectés (ou vaccinés). En mutant, ils gagnent en contagiosité. Mais ils perdent en virulence, donc en gravité. BA.2.86 n’a aucune raison d’échapper à ce scénario normal, mais il est intrigant.
Preuve de la perte de gravité des cas de Covid – malgré la hausse estivale des passages aux urgences en France -, au niveau mondial, du 17 juillet au 13 août, l’OMS ne recense que 2 300 décès liés à cette maladie (-56% en un mois ), malgré 1,4 million de nouveaux cas (+63% en un mois). Depuis le début de la pandémie, « au 13 août 2023, plus de 769 millions de cas confirmés et 6,9 millions de décès ont été enregistrés dans le monde », précise l’Organisation.