Covid, grippe ou bronchiolite ? Un premier autotest « combiné » arrive en pharmacie
Fabienne a fait une drôle de découverte dans son armoire à pharmacie il y a quelques jours. « J’ai trouvé un autotest Covid, je pensais qu’il n’en restait plus ! », dit-elle. La sexagénaire pourra prochainement renouveler son stock, en élargissant la gamme. Car un premier autotest Covid, grippe et bronchiolite sera vendu en pharmacie à partir de ce mercredi 27 novembre, comme nous le révélons. Il s’agit de l’épreuve « Tout en triplex » du groupe français AAZ, accessible aux adultes et aux enfants.
Ce dispositif est déjà utilisé en France dans « des centaines de services d’urgences pédiatriques et adultes ». Depuis l’été dernier, les pharmaciens peuvent également le réaliser en pharmacie en demandant quelques euros à payer. Désormais, il peut être vendu librement, autour de 10 euros l’unité.
«C’est la dernière étape, pour pouvoir toucher le plus grand nombre», se réjouit Fabien Larue, directeur d’AAZ depuis plus de vingt ans. Le timing n’est pas anodin : l’épidémie de bronchiolite a largement commencé, l’épidémie de grippe démarre et une nouvelle vague de Covid est probable dans les prochaines semaines.
Fiabilité en question
Concrètement, ce test nasal est constitué d’une sorte d’éponge fixée au bout d’un petit tube. Il doit être inséré moins profondément qu’un autotest nasopharyngé contre le Covid, ce qui le rend moins désagréable. Après quinze secondes de rotation dans chaque narine, l’embout est plongé verticalement dans un récipient étroit. Trois bandes de couleurs différentes correspondent aux trois types de virus. Au bout de quelques minutes, le résultat est négatif si une seule bande est affichée et positif s’il y en a deux.
Pour le président du Syndicat des pharmaciens d’officine, Pierre-Olivier Variot, ce type de tests combinés est « évidemment un plus, pour réussir à faire la lumière sur l’origine de la maladie ». Si une personne est positive au SARS-CoV-2, à un virus de la grippe (A ou B) ou au RSV (le virus qui provoque la bronchiolite chez les bébés mais touche aussi les personnes âgées), « on sait qu’un antibiotique ne sera d’aucune utilité ». , sauf en cas d’infection secondaire », dit-il.
Mais ce test est-il vraiment efficace ? En réponse à cette question clé, le constructeur vante une fiabilité proche de 100 % : 100 % de spécificité (soit 100 % de chances d’être négatif si la personne n’a pas été infectée), et environ 90 % de sensibilité (soit 90 % de chances de donner un résultat positif). résultat si la personne est porteuse du virus).
En se penchant sur le sujet en juin 2023, la Haute autorité de santé (HAS) s’est montrée plus prudente. Ainsi, deux études réalisées à l’hôpital, à Bondy, Monaco et Orléans, ont montré « des niveaux de sensibilité nettement inférieurs à ceux affichés sur la notice », a souligné la HAS.
Tout dépend des critères choisis, répond AAZ. L’agence nous indique aujourd’hui disposer de nouvelles données « en partie rassurantes » : une nouvelle étude a montré de meilleurs résultats sur la grippe, mais « le faible nombre de patients ne permet pas de tirer une conclusion définitive à ce stade ». Une enquête à l’échelle nationale sera lancée au cours de l’hiver 2025-2026, nous indique-t-elle.
« Nous sommes moins inquiets que pour plusieurs autotests grippe/Covid, car celui-ci a reçu la nouvelle certification européenne », précise Pierre-Olivier Variot. Ce feu vert à la commercialisation a été délivré le 23 octobre, pour une durée de cinq ans.
Prix fixé librement
« Tous les grossistes » ont déjà reçu 15 000 doses, et le fabricant espère en vendre beaucoup plus cet hiver, affirme son patron. Mais les pharmaciens doutent d’être débordés, du moins à très court terme. « Ce sera à nous d’expliquer et d’informer, car les gens savent rarement qu’il est possible d’avoir ces trois maladies. Ils pensent surtout au Covid ou à la grippe », affirme Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Les parents de jeunes enfants peuvent être particulièrement intéressés à savoir s’ils ont attrapé le virus de la bronchiolite, afin d’éviter de le transmettre à leur bébé.
AAZ recommande un prix de vente de 10 euros, mais chaque pharmacie est libre de le fixer. Rédhibitoire pour certaines personnes ? « Nous sommes réparés dans presque 100 % des cas », avance Fabien Larue comme argument de vente. Son dépistage du VIH était de 25 euros au début de sa commercialisation il y a dix ans, avant de descendre à près de 10 euros. Comme pour les autotests Covid, aucune prise en charge par l’Assurance Maladie pour ce « triplex » n’est prévue.