Les effets du Covid-19 continuent d’impacter notre quotidien. Selon une étude publiée en juin 2024, les enfants nés pendant la pandémie ont plus de retard de développement que leurs aînés. Certains d’entre eux ont du mal à s’exprimer ou ne savent pas tenir un crayon.
Le constat est clair pour les enseignants qui les accueillent depuis cette année : les « bébés Covid » connaissent un retard de développement cognitif, constate Slate, reprenant une information du New York Times. C’est ce que démontre une nouvelle étude américaine publiée en juin, qui met en avant les conséquences engendrées par les confinements successifs sur les capacités d’adaptation des enfants nés pendant cette période.
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Les conséquences de l’enseignement à domicile de millions d’élèves pendant la pandémie de Covid-19 ont déjà mis en évidence des difficultés dans l’apprentissage des mathématiques ou de la lecture. Mais cette fois, les scientifiques se sont concentrés sur les enfants qui viennent de commencer l’école. « On parle d’enfants des classes moyennes et supérieures qui jettent des chaises, mordent, frappent, sans l’autorégulation habituelle », souligne Tommy Sheridan, directeur adjoint de l’association américaine National Head Start.
Trop d’écrans, pas assez d’interactions sociales
L’étude, menée dans des milliers d’écoles américaines, révèle que les plus jeunes sont plus susceptibles de ne pas maîtriser les compétences de base : tenir un crayon, communiquer ses besoins, identifier les formes et les couleurs, gérer ses émotions et interagir avec les autres. « Nous leur avons demandé de porter des masques, de ne pas voir les adultes, de ne pas jouer avec les enfants. Nous avons vraiment coupé ces interactions, et les enfants ne peuvent plus récupérer ce temps », a déclaré au New York Times le Dr Jaime Peterson, pédiatre à l’Oregon Health and Science University.
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Les pédiatres, les enseignants et les spécialistes de la petite enfance déplorent les effets négatifs et durables de cette pratique sur les possibilités d’apprentissage fondamentales. Les résultats de l’étude indiquent également que les enfants nés dans des familles aisées sont plus susceptibles de prendre du retard à l’école, en raison d’un manque d’interaction sociale et d’un temps d’écran plus long.
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Conséquences réversibles
Les premières années de vie sont fondamentales pour le développement des capacités cognitives, en termes de langage, de coordination et de motricité. Heureusement, « les déficiences de la petite enfance, lorsque le cerveau a 6 mois, ne prédéterminent pas le reste de la vie, selon les professionnels de la petite enfance », estime le pédiatre et neuroscientifique Dani Dumitriu. Le professionnel de la petite enfance estime que les enfants qui fréquentent régulièrement l’école pourront rattraper leur retard : « C’est tout à fait possible (…), si nous prenons les choses en main dès le début. »