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Couvreurs et zingueurs retenus pour être candidats à l’inscription de la France au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Le ministère de la Culture a retenu le dossier des couvreurs en zinc comme choix de la France pour le patrimoine immatériel de l’Unesco, à l’occasion de la session prévue en décembre prochain au Paraguay. Une reconnaissance espérée depuis au moins dix ans. Quelque 67 dossiers seront en lice.

France Télévisions – Culture Edito

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Sur les toits de Paris, on retrouve des artisans et parfois des visiteurs audacieux. Photo d'illustration datée du 11 septembre 2018 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Les couvreurs en zinc des célèbres toits de Paris seront-ils enfin reconnus au patrimoine immatériel de l’UNESCO ? Avec leurs nuances de gris et leurs étranges cheminées, les toits de la capitale et les artisans qui les façonnent souhaiteraient rejoindre l’UNESCO pour valoriser un métier ancien, contraint de s’adapter au changement climatique.

Les lauréats de l’édition 2024 seront annoncés en décembre prochain à Asuncion, au Paraguay. Pour représenter la France, le ministère de la Culture a retenu la candidature des couvreurs en zinc. Au total, 67 dossiers seront en lice. La candidature vise à mettre en valeur le savoir-faire des couvreurs et ornemanistes en zinc français – ces artisans qui fabriquent hublots, lucarnes et ornements de faîtage – qui ont dessiné il y a près de 200 ans l’identité architecturale si particulière de la capitale française.

« Paris vu d’en haut, on voit que nous ne sommes pas dans une autre ville », s’émerveille Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement. Elle est à l’origine de la candidature française et avait proposé en 2014 d’inscrire les toits de Paris au patrimoine mondial de l’UNESCO (comme le Taj Mahal ou les quais de Seine). Le combat est donc ancien. Mais depuis, le projet a évolué. Il a été « très compliqué », explique Gilles Mermet, coordinateur de la candidature Unesco. Paris compte 128 000 toitures sur une surface totale de 32 millions de m2, dont 21,4 millions de m2 de toitures traditionnelles en zinc et autres matériaux, selon l’Atelier d’urbanisme de Paris (Apur).

Le projet de classement a perdu le soutien de la mairie de Paris qui l’avait « peur » de « on ne peut plus construire à Paris sans l’accord de l’UNESCO », explique Gilles Mermet. « Il était finalement plus intéressant de mettre en avant le métier en lui-même que les toitures en tant que telles » préserver la beauté du paysage parisien, en mettant en valeur une profession qui a du mal à recruter, se réjouit-il. « Chaque matin à Paris, il manque environ 500 couvreurs pour faire le travail », abonde Mériadec Aulanier, délégué général du Syndicat des entreprises de plomberie CVC et toiture. Une pénurie dont souffrait déjà la profession en 2021.

La candidature française est « faire réfléchir sur l’avenir de la ville » et une profession contrainte de s’adapter au changement climatique, ajoute Delphine Bürkli. Car le zinc qui recouvre près de 80 % des toitures parisiennes est décrié pour son rôle dans la surchauffe des habitations, notamment en raison de son pouvoir réfléchissant (albédo). Plus la toiture est sombre, plus elle va absorber l’énergie des rayons du soleil.

Selon une étude de l’Apur en 2022, 52 % des toits parisiens avaient une surface claire, donc un albédo élevé. Mais 42 %, trop sombres, restaient avec un albédo faible… absorbant donc la chaleur, et sont « une mauvaise isolation et contribuent à la hausse des températures dans les habitations », selon une mission d’information et d’évaluation du Conseil de Paris en 2022, intitulée « Paris à 50°C ».

« Ce n’est pas le zinc qu’il faut blâmer », Mais le manque d’isolation dans les logements anciens, défend Gilles Mermet. Mais Roofscapes, start-up francilienne lancée au Massachusetts Institute of Technology (MIT), maintient ses critiques, à travers une étude thermique réalisée durant l’été 2023. L’expérience portait sur un immeuble de huit étages recouvert de zinc avec un vide technique dans les combles, censé faire office de zone tampon thermique. L’étude a montré que le zinc sur le toit surchauffait l’air environnant pendant la journée, jusqu’à 10 degrés au-dessus de la température de l’habitation et 7 degrés au-dessus de la météo.

Et pendant la nuit, les combles étaient également chauffés jusqu’à plus de 6 degrés au-dessus de la température des étages inférieurs. « La nuit, le zinc en surface refroidit, mais la chaleur continue de pénétrer à l’intérieur et c’est à ce moment-là que nous avons une surchauffe dans les maisons », « Les écoles de formation apprennent aux jeunes à installer des isolants et le vieux zinc est recyclé », explique à l’AFP Eytan Levi, architecte et cofondateur de Roofscapes.

L’une des recommandations de « Paris à 50°C » est « la possibilité de repeindre les toitures en zinc existantes avec une peinture plus claire » de restituer la chaleur, sans nuire à leur valeur patrimoniale. Une proposition qui n’a pas « aucun intérêt » selon Gilles Mermet : « Cela augmentera le coût de la restauration du toit. » « Avec la pluie, votre peinture finira par brûler et aller dans la mer. » il assure.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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