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Coûts de l’énergie, concurrence internationale… Duralex, symbole des difficultés de l’industrie verrière française


Margaux Fodéré / Crédit photo : GUILLAUME SOUVANT / AFP
modifié à

06:48, 26 juillet 2024

La crise de l’énergie a porté le coup de grâce à un secteur déjà en difficulté depuis plusieurs années, particulièrement mis à mal par la concurrence internationale. Asphyxiée, l’entreprise Duralex attend d’être informée de son sort.

C’est la dernière étape d’une crise vieille de 20 ans. L’entreprise Duralex, connue de tous les écoliers pour ses verres, attend d’être informée de son sort après avoir été placée en redressement judiciaire. Autrefois considérée comme « la tour Eiffel des arts de la table », l’entreprise est devenue, au fil des années, l’incarnation des difficultés de tout un secteur. Entre crise énergétique et concurrence acharnée, produire du verre en France tout en étant rentable est devenu quasiment mission impossible.

D’abord en raison de la flambée des prix de l’énergie ces dernières années. Or, dans un secteur très gourmand en gaz et en électricité, de telles dépenses sont tout simplement incompressibles.

« Le secteur a beaucoup moins de marge de manœuvre »

Pour produire du verre, il faut chauffer du sable dans des fours qui atteignent une température comprise entre 1 300 et 1 500 degrés. La crise a donc asphyxié des groupes comme Duralex. « Le coût de l’énergie représente plus de 30 % du coût global, c’est donc vraiment une charge importante qui a explosé avec la crise énergétique. C’est pourquoi le secteur a beaucoup moins de marge de manœuvre pour pouvoir y faire face », explique Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France.

Cette situation a surtout porté le coup de grâce à un secteur déjà en grande difficulté. Confrontées à une forte concurrence internationale, notamment asiatique, les entreprises françaises ont dû progressivement réduire leurs marges pour tenter de rester compétitives.

« Un cocktail plutôt explosif »

« Aujourd’hui, ces entreprises doivent rembourser les PGE (prêts garantis par l’État), les reports de charges sociales et fiscales accumulés pendant la période Covid, avec le paiement des charges courantes, une augmentation du coût des matières premières, et faire face à une concurrence mondiale exacerbée. Cela crée un cocktail assez explosif », explique Denis le Bossé. Le patron d’une agence de recouvrement de créances a vu ce type de dossiers se multiplier ces dernières années.

A tel point qu’à plusieurs reprises, l’Etat a dû venir en aide à une autre entreprise du secteur, le verrier Arc, qui connaît également des difficultés.

europe1 Fr

Eleon Lass

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