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Coups de feu à Damas, les rebelles s’emparent de Hama après Alep – Libération

Des combattants du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham sont entrés dans la ville de Hama, samedi 30 novembre au soir, sur la route de Damas. Des tirs dans la capitale sèment la confusion, alors que le régime d’Al-Assad apparaît plus faible que jamais.

La situation en Syrie s’accélère à une vitesse vertigineuse. Alors que les rebelles du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham se sont emparés d’Alep, deuxième ville et cœur économique du pays, dans la nuit de vendredi à samedi, ils auraient également fait tomber la ville de Hama, située à 140 km. au sud de la ville d’Alépine, ce samedi 30 novembre au soir. « Il n’y a pas d’affrontement sur place avec les forces du régime, qui se retirent »confirme Ayman Abdel Nour, ancien conseiller d’Al-Assad passé dans l’opposition et exilé aux Etats-Unis.

Karam Shaar, chercheur pour le think tank américain New Lines Institute, évoque un «état de panique » et «une avancée contre les forces du régime ce qui se produit à un rythme vraiment inattendu pour tout le monde. « Celui-ci pourrait s’effondrer dans quelques jours, avance le chercheur d’Alep. Il est évident que les principaux acteurs se rendent désormais compte que le combat n’en vaut pas la peine. Je pensais que Damas et les villes côtières comme Lattaquié et Tartous (fiefs du régime) serait l’objet d’âpres batailles, mais tout semble incertain.

Sur X, Charles Lister, expert au Middle East Institute (MEI), fait également état de combats entre rebelles de l’opposition et forces loyalistes. « dans plusieurs régions de Deraa et Homs », deux villes encore plus au sud. Homs est située à seulement 180 km de Damas. La ville de Deraa, qui a allumé l’allumette permettant le début de la révolution de 2011, est frontalière avec la Jordanie. Les combattants y sont des factions de l’ancienne opposition.

Sur la chaîne Telegram du nom de l’opération militaire du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham, « dissuasion de l’agression »où les combattants partagent la progression, une publication accompagnée d’une photo rapporte à 20 heures un drone armé « visant les milices d’Assad qui se retirent de l’autoroute internationale Homs-Damas ». Indiquant donc qu’ils sont en route vers la capitale.

« Luttes internes au régime »

A côté de ces avancées spectaculaires, plusieurs sources ont évoqué des tirs dans la capitale syrienne ce samedi soir. « Les combats internes au régime se confirment à Damas, avance Charles Lister. De nombreux rapports (et images) font état d’affrontements dans le centre de Damas, y compris à l’extérieur du Four Seasons, sur fond d’allégations de coup d’État. Cet hôtel, l’un des plus luxueux de Syrie, est situé au centre de la capitale, à côté du jeser al-raisle Pont du Président. Autour de ce bâtiment se trouvent les sièges des différents services de renseignement.

Rompant son silence après trois jours d’offensive fulgurante contre son régime, Bachar al-Assad a déclaré samedi soir dans un communiqué, sur fond de rumeurs de coup d’État, s’être entretenu par téléphone avec son homologue émirati. Il lui a assuré que « La Syrie continue de défendre sa stabilité et son intégrité territoriale face à tous les terroristes et à leurs partisans. »

Bachar al-Assad en Russie ?

Plusieurs sources ont affirmé que le dictateur, qui a rencontré Vladimir Poutine à Moscou jeudi 28 novembre, selon l’agence de presse iranienne Mehr, était resté en Russie. Selon Charles Lister, il était de retour à Damas samedi, » où il a passé des heures à appeler les gouvernements du Moyen-Orient qui ont normalisé leurs relations avec lui en 2023 pour leur demander leur soutien dans la « lutte contre le terrorisme ». Un geste désespéré.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi se rendra dimanche en Syrie puis en Turquie pour « consultations sur les questions régionales, en particulier les développements récents »» a déclaré le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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