Hugo Reus est le patron de cette équipe de France des moins de 20 ans, qualifiée pour la finale du championnat du monde contre l’Angleterre (vendredi, 19h). Le demi d’ouverture, brillant depuis le début de la compétition, espère réaliser une nouvelle grosse performance pour terminer en beauté son aventure U20. Il a également confiance en ses attaquants pour relever le défi physique imposé par les Anglais.
Vous affrontez l’Angleterre en finale de la Coupe du Monde U20. L’Angleterre est-elle la meilleure équipe du monde ?
S’ils arrivent en finale, ce n’est pas anodin. C’est l’une des meilleures équipes de la compétition. On connaît leurs points forts : ils ont une grosse conquête, un gros pack d’attaquants très massifs et très puissants et c’est aussi pour ça qu’ils ont gagné à Pau lors du Tournoi. On sait à quoi s’attendre. Mais en parvenant à les contourner on va pouvoir mettre notre jeu en place et on va leur compliquer la tâche en les faisant circuler en défense.
Vous parliez de la défaite à Pau : l’équipe a-t-elle progressé depuis ?
On a beaucoup progressé. On avait à peine trois jours pour préparer le match à Pau. Maintenant, on se prépare depuis plusieurs semaines, et on monte en puissance d’entraînement en entraînement et de match en match. Je pense qu’on arrive au sommet de notre forme, on l’a montré en demi-finale contre les All Blacks. On est de plus en plus précis et efficaces. A Pau, le groupe ne se connaissait pas et je me souviens qu’on n’arrivait pas à marquer sur une ou plusieurs occasions qui auraient pu nous donner 20 ou 25 points d’avance. La clé sera donc de marquer à notre arrivée dans le camp anglais, et en défense, de contenir leur puissance.
L’an dernier, vous avez vécu l’aventure de la Coupe du monde, également en Afrique du Sud. Au-delà des hommes, quelles sont les différences entre les deux épopées ?
Il y a des différences et des similitudes. Bien sûr, les gars ne sont pas les mêmes, et il y a des forces qui sont différentes. Par exemple, l’année dernière, nous étions l’équipe la plus robuste et la plus massive. Nous pouvions nous appuyer sur un pack d’attaquants très puissant. C’est un peu moins le cas cette année. Par contre, nous sommes plus mobiles, plus concentrés sur le jeu. Et je ne doute pas de la capacité du groupe à répondre présent, notamment devant en termes de puissance.
On peut imaginer une certaine excitation autour de cette finale. Faut-il tempérer cet enthousiasme ?
De mon point de vue, on sent que c’est la semaine de la finale. Les gars sont de plus en plus impliqués. Il y a plus de discussions sur ce qu’on va faire et proposer. Il faut noter que ce ne sont pas seulement les dirigeants qui parlent. Le groupe prend le projet en main. Le staff nous accompagne et nous oriente, mais le groupe prend le contrôle du projet et sait où il veut aller.
De la pluie est annoncée pour vendredi. Face à ces Anglais très puissants, est-ce un réel désavantage ? Faut-il adapter notre stratégie, marquer beaucoup de points en première mi-temps pour avoir suffisamment de marge en deuxième mi-temps où vous semblez en difficulté physiquement ?
D’après ce que j’ai vu, la pluie devrait s’arrêter dès le début du match. Le terrain sera un peu gras mais on croise les doigts. On aimerait jouer au soleil, c’est sûr… Pour répondre à la deuxième question, les baisses de régime en deuxième mi-temps ne sont pas intentionnelles. On commence très bien nos matchs en marquant beaucoup de points, mais on a eu un petit creux en deuxième mi-temps, même si je pense qu’on l’a bien géré face aux All Blacks. Vendredi, il faudra être régulier et réussir à ne pas laisser d’occasions aux Anglais.
Aviez-vous déjà ce rôle de leader durant vos jeunes années à Ribérac et à Périgueux ?
Ribérac et Périgueux, ce sont les belles années et que de bons souvenirs. Je dirais que j’ai toujours eu ce rôle de par ma position sur le terrain. J’ai été rapidement placé à l’ouverture, un poste qui demande du leadership. Je tiens également à remercier mes éducateurs de l’époque.
Pour vous, comme pour votre entraîneur Sébastien Calvet, cette finale marquera la fin de votre aventure avec les U20…
On est ensemble depuis plusieurs années, même quand j’étais avec les moins de 18 ans car Seb était déjà là pour nous encadrer. C’est un dernier match, une dernière aventure. On est tous concentrés sur le match pour qu’il se termine de la meilleure des manières. On garde les émotions pour plus tard.
Avez-vous le sentiment d’avoir franchi une étape importante, notamment avec ce rôle de capitaine ?
Oui, je pense que ça m’a fait franchir un cap. Je n’avais plus eu le rôle de capitaine depuis un moment. Ça me permet de mieux aborder les discours et la manière de piloter les gars. Ça m’oblige à être plus présent mais sans trop en dire non plus. Ce sont des « plus » que j’espère apporter à mon club la saison prochaine, même s’il faudra d’abord que je gagne ma place dans les 23.
Avez-vous remarqué un soutien populaire plus important depuis le début de la compétition ?
Cela va crescendo, au fur et à mesure que la compétition avance. Il y a plus d’attentes, on reçoit plus de messages. Mais cela reste le contexte extérieur. La compétition reste la même que l’année dernière. Il faut se concentrer sur nos performances.