Coupe du monde de rugby : avant Géorgie/Portugal à Toulouse, immersion dans la culture géorgienne

La Géorgie affronte le Portugal au Stade de Toulouse aujourd’hui (14 heures), pour son deuxième match de Coupe du Monde. Joueur de Colomiers depuis six ans, le pilier Beka Sheklashvili nous parle de son pays et de sa culture.
Le rugby est-il un sport majeur en Géorgie ?
Mon pays est un petit pays de 4,5 millions d’habitants, indépendant depuis 1993. Mais nous avons toujours eu la culture des sports de force. Devant le rugby se trouvent la lutte et le judo, ainsi que l’haltérophilie, sport dans lequel certains athlètes géorgiens battent régulièrement des records. Mais le rugby se développe beaucoup. Pour la première fois cette saison, un club géorgien (Black Lion) participera à la Challenge Cup, la 2ème Coupe d’Europe. C’est une autre étape importante dans le développement du rugby géorgien.
L’équipe nationale de Géorgie a participé à toutes les Coupes du monde depuis 2003. Pensez-vous qu’elle puisse se qualifier pour les quarts de finale cette année ?
Dans notre pool, on retrouve l’Australie, le Pays de Galles, les Fidji et le Portugal. Pour notre premier match, nous avons mal joué contre les Gallois. Et nous avons finalement perdu de peu… Contre le Portugal, nous étions favoris. Tous nos joueurs évoluent en Top 14 ou en Pro D2, ou encore dans le club phare de Géorgie. Le match clé sera contre les Fidji à Bordeaux. C’est une très bonne équipe, mais à mon avis, nous avons les armes pour les battre. C’est une poule très incertaine. Je pense que la Géorgie peut aller en quarts de finale.
Les portes de la place du Stade ouvrent à 11h
Le Stade toulousain devrait encore afficher complet, ce samedi 23 septembre pour le 3e match de la Coupe du monde 2023 sur l’île du Ramier, entre la Géorgie et le Portugal (14 heures). La place du Stade sera ouverte à partir de 11h, avec les animations habituelles : musique, food trucks, bars, boutiques, etc. L’accès au stade sera possible à 12h. Les entrées A, B et C du Stade seront ouvertes. L’accès en transports en commun est fortement recommandé : navette station Arènes (métro ligne A), stations Saint-Michel ou Empalot (ligne B), ou en tramway (station T1 Croix-de-Pierre).
Serez-vous au Stadium ce samedi pour soutenir vos compatriotes ?
Malheureusement non, car je joue le championnat de Fédérale 1 avec mon club à 19h30 j’espère pouvoir me rendre à Bordeaux pour le match contre les Fidji. Mais j’espère qu’il y aura beaucoup de supporters géorgiens au Stade samedi.
Les joueurs de l’équipe nationale géorgienne sont surnommés « Lelos », en raison d’un jeu très ancien…
Oui, le « Lelo » est une coutume qui remonte à 3 000 ans, c’est une sorte d’ancêtre du rugby. On y joue encore dans un village de Géorgie, avec une « balle » qui pèse une quinzaine de kilos. C’est un peu similaire à la soule en France. C’est assez violent (sourire). C’est une immense marée humaine qui traverse le village. Le but est de « porter » le ballon derrière une limite, une rivière par exemple. Et puis « Lelo » signifie aussi « test » en géorgien.
Pourquoi y a-t-il autant de joueurs géorgiens dans les championnats de rugby en France ?
Cela s’est produit progressivement. Les premiers Géorgiens sont arrivés à la fin des années 1990. Je suis arrivé en 2008. J’avais été repéré lors des Coupes du Monde Jeunes. Je suis arrivé à 22 ans. Je ne parlais pas français. J’ai joué une saison avec les jeunes, puis j’ai signé pro. Je suis un pilier, je mesure 1,88 m et je pèse 152 kg, avec des muscles je précise (sourire). Pendant longtemps, les joueurs de rugby géorgiens étaient principalement des attaquants, brutaux et puissants. Mais aujourd’hui, nous avons aussi des trois-quarts rapides et techniques, comme l’arrière lyonnais Niniashvili. Un phénomène.
Quelles sont les spécialités géorgiennes, et où les déguster à Toulouse ?
Malheureusement, il n’existe pas de restaurant géorgien à Toulouse, à ma connaissance. On y trouve cependant quelques très bonnes spécialités, comme le Khinkali, un gros ravioli fourré au bœuf et au porc, ou le Khachapuri, un pain traditionnel au fromage et aux œufs. Peut-être que dans quelques mois j’ouvrirai un restaurant. Mais je ne serai pas en cuisine !
Que conseilleriez-vous à un Français qui souhaite visiter la Géorgie ?
C’est un très beau pays, avec des montagnes mais aussi la mer, avec une ville comme Batoumi, au bord de la mer Noire. C’est un peu Dubaï quand on voit les photos (rires). Un euro équivaut à 3 lari, la monnaie locale. Ce n’est donc pas très cher. Et on mange très bien !
Vous n’avez jamais disputé de Coupe du Monde, malgré votre beau parcours, et un passage remarqué en Top 14, à Montauban et Agen. Pour quoi ?
En 2011, j’étais à mon « apogée » personnelle. Mais j’ai dû refuser d’aller en préparation pour la Coupe du monde. En fait, ma femme était enceinte de notre première fille. J’aurais dû partir en juin et revenir fin septembre. C’était trop compliqué. Mais je n’ai aucun regret, j’ai assisté à la naissance de ma fille.