Coupe des Champions – Juan Cruz Mallia revient sur son essai contre La Rochelle en finale 2021 : «Ça a complètement changé ma carrière»
Toujours le sourire aux lèvres, Juan Cruz Mallia s’est exprimé à quelques jours de la très attendue finale de Coupe des Champions entre le Stade Toulouse et le Leinster (samedi à 15h45). L’occasion pour l’Argentin de revenir sur son arrivée à Toulouse il y a plus de trois ans et son essai contre La Rochelle en finale 2021.
Tout d’abord, est-ce un énorme soulagement de préparer cette finale de Champions Cup en se qualifiant déjà pour les demi-finales du Top 14 ?
Bien sûr, c’est toujours agréable de savoir que l’on verra au moins les demi-finales du championnat. C’est la récompense de notre travail depuis le début de la saison, notamment lors des doubles. Quelle que soit l’équipe alignée, tout le monde a répondu présent. C’est une belle récompense mais ce n’est qu’un petit pas vers nos objectifs. Il y a encore beaucoup à faire !
Vous disputerez votre quatrième finale avec Toulouse ce samedi, comment vous sentez-vous ?
Très bon. On sent que c’est une semaine particulière et qu’il y a un peu plus de tension avant ce match contre le Leinster. C’est normal. On joue au rugby pour ce type de rencontre. Alors si vous ne ressentez pas un peu de pression maintenant… Il faut travailler dur mais surtout profiter et tout faire pour gagner.
Vous retrouverez le Leinster, une équipe qui n’a pas connu beaucoup de succès pour vous ces dernières saisons…
Lors de chacune de nos confrontations, le contexte est différent. Nous les avons souvent affrontés à Dublin. Cette fois, c’est à Londres, en terrain neutre. Ils auront leurs supporters, nous aurons les nôtres dans les tribunes. Cela ne va donc pas être plus facile. On connaît cette équipe, donc on connaît toutes ses qualités.
Quand on fait partie du triangle arrière, à quoi se prépare-t-on avant d’affronter ces Leinstermen ?
La première chose : ne jamais arrêter de courir. Ce que je veux dire, c’est que je vais devoir parcourir beaucoup de terrain, notamment lors des échanges de coups de pied. Profitez ensuite de tout espace qu’ils laissent libre. Face à eux, cela vous fait prêter attention à la moindre opportunité qu’ils vous offrent. Et enfin, soyez solide en défense. Au niveau du face-à-face, mais surtout collectivement pour annihiler leurs offensives et notamment toutes leurs combinaisons.
Pensez-vous que le jeu au pied sera décisif ?
Même si c’est une finale, nous resterons joueurs comme d’habitude mais c’est vrai qu’il faudra être très précis dans notre jeu au pied. Ils sont très doués pour occuper le terrain donc l’objectif sera de gagner cette bataille d’occupation.
Personnellement, vous faites une énorme saison. Vous semblez indispensable au sein de la défense toulousaine, avez-vous ce sentiment ?
Je suis très content de continuer les matches mais vous savez, c’est un défi constant à Toulouse de conserver sa place dans le quinze de départ. Alors quel que soit le poste que j’occupe, j’essaie de faire de bonnes copies pour me rendre important. Pour le moment, ça marche plutôt bien pour moi, mais ça ne veut pas dire que je pense y être arrivé. Je donnerai toujours tout pour porter le maillot du Stade Toulouse.
Quelle est votre relation avec le staff ?
Elle est très bonne. Je me sens très bien dans le groupe. Je parle beaucoup avec les coachs. Lors de mes premiers mois en France, il y avait une barrière linguistique. Désormais, je peux communiquer en français et cela me permet parfois de prendre la parole lors des réunions mais aussi d’échanger beaucoup avec les coachs. Quand j’en ressens le besoin, je donne mon avis sur nos performances et celles de nos adversaires.
La période du double a-t-elle été un tournant pour vous cette année ?
Même si j’ai joué un peu en open la saison dernière, jouer en double à ce poste était un défi pour moi. Il faut parler davantage sur le terrain, prendre des décisions très vite… Heureusement, j’ai senti la confiance du staff en moi mais aussi celle de mes coéquipiers. Sans les internationaux français, il faut des joueurs qui prennent un peu plus de responsabilités sur le terrain et c’est ce que j’ai essayé de faire. Nous avons pu gagner quelques matchs et c’était bien pour nous.
Avez-vous un secret pour être toujours bon ? (des rires)
(rires) Pas vraiment ! Je prépare juste bien mes matchs quel que soit mon numéro sur le dos. Arrière, ailier, ouvreur, remplaçant… Je donne tout et j’essaie de faire la différence.
En 2021, c’est vous qui avez inscrit le seul essai de Toulouse en finale de Coupe des Champions face à La Rochelle. Quel souvenir en gardez-vous ?
C’était un moment incroyable. Je suis arrivé quelques mois avant ce match (en janvier NDLR), j’ai joué un match et je me suis blessé à un doigt. J’ai raté de nombreuses semaines de compétition et n’ai chaussé les crampons que quatre ou cinq semaines avant cette grande finale. J’ai eu la chance de débuter au centre et je savais que c’était une occasion en or de me montrer. Alors marquer et remporter mon premier titre avec Toulouse… c’était magique.
Peut-on dire que ce test a changé votre carrière ?
Oui, complètement !
Pour quelles raisons ?
Avant de signer au Stade Toulouse, j’étais dans le flou quant à mon avenir de joueur professionnel. Les Jaguares, club où j’ai passé plusieurs saisons, allaient disparaître et c’était assez compliqué. Je suis arrivé en France sachant que je n’avais que quelques mois pour montrer toutes mes qualités. J’étais joker médical en 2021 et après ce court contrat, je n’avais plus rien. Je savais donc qu’il fallait tout faire pour que ça marche avec Toulouse. Heureusement, je vis un rêve enchanté depuis plus de trois ans et j’espère qu’un nouveau chapitre s’écrira samedi après-midi.