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Coupe de France : entre Canal+ et Fleury, la vie mouvementée de Léa Le Garrec

Coupe de France : entre Canal+ et Fleury, la vie mouvementée de Léa Le Garrec

Dans ses temps libres, Léa Le Garrec aime s’adonner à la détente. La peinture par numéros est un passe-temps créatif qui permet d’insuffler du calme au cœur d’une vie bien remplie, autant que la lecture des thrillers d’Harlan Coben ou, actuellement, des huit tomes de la série phénomène. Les sept sœurs. « Je n’ai jamais lu deux livres en même temps »constate celui qui, en revanche, peut faire deux métiers à la fois, joueur à Fleury et consultant.

Depuis la Coupe du monde 2019, la trentenaire est une voix, un visage et un sourire récurrents sur les chaînes du groupe Canal+, où son expertise s’étend jusqu’en Angleterre. Footballeuse active et femme active donc, mais pas hyperactive. Le mot la rebute un peu et elle lui en substitue trois autres : « maniaque », « organisé » Et  » professionnel « .

« Je pouvais dire qu’ils ne me connaissaient pas. Je sentais que je devais montrer comment je jouais »

À propos de son arrivée chez Canal+ en 2019

« Tout est « chronométré »Elle ajoute. Je connais le temps qu’il faut pour se préparer, préparer mon émission, aller à Canal, le trafic… Je suis toujours un peu en avance. » Comme sur le terrain, suggérons-nous en espérant que la passe soit décisive. « Oui, parfois quand je vois que la fille va perdre le ballon, c’est pareil. À Bordeaux (3-0, 14 avril), J’ai vu que le joueur allait le donner là, je l’ai intercepté et j’ai frappé. » Sur le terrain, les tirs doivent faire mouche, comme les phrases à la télé, en gros : la transition est facile. « Cependant, je n’ai jamais imaginé devenir consultantelle dit. Ce n’était pas un rêve. C’est mieux quand les choses se produisent naturellement et non calculées. »

Une jolie histoire qui a bien failli débuter par un joli score, celui de ses buts lors d’un match entre journalistes. «Quand je suis arrivé à Canal, il n’y avait que des garçons dans la salle de contrôle. J’étais à Guingamp, j’ai vu qu’ils ne me connaissaient pas. Je sentais que je devais montrer comment je jouais. Karim Bennani a organisé un cinq, on leur a fait des volées, on a gagné 12-2 ou 12-3 et j’en ai marqué sept je crois, uniquement avec de gros coups. Ce fût un agréable moment. J’ai dû passer par là car la D1 était très peu médiatisée à l’époque. Maintenant, je sais qu’ils la suivent beaucoup plus, elle est présente sur Canal. »

Des études plutôt qu’un contrat professionnel à 18 ans

Où l’on voit l’internationale française (12 sélections, 2 buts) sur le ballon depuis quatre ans, à Fleury, qu’elle a aidé à se hisser en haut du classement. (actuellement 4ème). Ce cycle se terminera sans doute dans les semaines à venir en même temps que son contrat, sauf accord en temps additionnel de la saison. « En cas de Ligue des Champions ,on pourrait éventuellement discuter avec Léa explique Pascal Bovis, son président.

Sinon, même pour elle, vu son âge, elle doit vivre cette expérience, elle la mérite amplement. »

A 18 ans, signer un contrat professionnel avec le PSG lui aurait sans doute permis de prendre un raccourci vers ce chemin vers les stars. Mais elle a refusé de s’engager sur la voie du football à plein temps sans l’airbag d’un diplôme. Un BTS puis une alternance dans le domaine de l’immobilier répondaient à ce besoin de sécurité. « L’avantage, c’est que je suis allé à l’école. Parfois avec des journées folles. Levé à 6h du matin, métro pour aller à Paris faire mon alternance jusqu’à 17h, puis RER pour aller m’entraîner au PSG jusqu’à 21h ! Quand vous faisiez tout cela pour très peu d’argent, aujourd’hui vous savourez vraiment ce que vous avez, sachant tout ce que vous avez traversé pour y arriver. »

Un sentiment de ravissement qu’une victoire en Coupe exalterait avant, sans doute, de laisser à Fleury un joli bouquet de souvenirs.

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