« Coup de tonnerre » sur le marché immobilier, les Français souffrent de la hausse des taux d’intérêt — RT en français

Le marché immobilier connaît un déclin sans précédent depuis sept ans en France. Parallèlement à une baisse relative des prix, les conditions d’emprunt se durcissent. Les Français sont de moins en moins nombreux à concrétiser leurs projets d’achat.

Après sept années de croissance, le marché immobilier français montre des signes d’affaiblissement, plombé par la baisse des transactions. Cette baisse devrait atteindre « 20 % par rapport à 2022 », selon une étude prévisionnelle de Meilleurs agents (MA) publiée le 5 septembre. Le site d’évaluation immobilière fait état d’un « frein » sur le marché immobilier tricolore.

Face à cette baisse des achats, celle des prix a logiquement commencé. Une dynamique qui devrait « s’accélérer » selon MA, qui estime que les prix devraient « ainsi baisser de 4 % d’ici un an » contre une baisse de « 0,4 % sur les 12 derniers mois ».

Une baisse globale, à première vue craintive, qui contraste avec celle enregistrée dans certaines agglomérations. Le prix de la pierre à Bordeaux a baissé de 8,6 % en un an, suivi de près par Lyon et une baisse de 8,1 % du prix au mètre carré, ce qui en fait les deux grandes villes « qui ont le plus baissé ces 12 derniers mois ». selon MA.

Si certaines agglomérations résistent, c’est dans une très faible mesure, comme Lille et Toulouse (+0,7%), ainsi que Marseille (+2,2%). Le directeur scientifique de Meilleurs agents Thomas Lefebvre croit en Le Figaro que la baisse « concerne la moitié des communes de France ». La baisse des prix la plus symbolique reste celle de la capitale. A Paris, le prix moyen du mètre carré est passé sous la barre des 10 000 euros et s’est établi à 9 944 euros au 1er septembre, soit une baisse annuelle de 4,5 %.

Le nombre de prêts accordés par les banques en chute libre

Ces réductions ne constituent toutefois pas, pour l’heure, une aubaine pour les acheteurs qui doivent passer par la case bancaire. En effet, les taux d’intérêt ont sensiblement augmenté sous l’impulsion de la Banque centrale européenne et de sa politique de lutte contre l’inflation, la conduisant à relever régulièrement son taux directeur. La dernière revalorisation en date remonte au 2 août, avec une hausse de +0,25 point.

Avec un taux d’intérêt moyen d’environ 4% pour un prêt sur 20 ans, le nombre d’acheteurs sur le marché a tendance à drastiquement diminuer à mesure que les établissements bancaires refusent les demandes de prêt. L’observatoire du crédit à l’habitat CSA estime que le nombre de prêts a baissé de 50 % en juillet sur un an.

Après des années records, le volume des ventes devrait, selon Meilleursagents, passer sous la barre des 900 000 transactions en 2023. Un niveau équivalent à l’année 2016, après des pics à 1,13 million en 2002 et 1,17 en 2021.

Une pénurie d’acteurs du secteur immobilier qui ira de pair avec celle des recettes fiscales, au titre des droits de mutation (frais de notaire). Ainsi, au nom de l’accès à la propriété des Français « solvables », Bercy plaide pour l’assouplissement des conditions d’emprunt quelques mois après avoir contraint les banques à durcir leur encadrement.