Cotentin. Une météorite est-elle tombée à Blosville ? Les réponses de nos experts
Par
Ludivine Laniepce
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Se réveiller sur Lundi 8 juillet 2024Louis, un retraité de Blosville (Manche), remarque quelque chose d’anormal à l’entrée de sa maison. Des fragments de pierre, qui ont laissé un impact dans son gravier, gisent sur le sol. Et ils n’étaient pas là la veille. Il pèse l’ensemble de cette roche qui ne lui semble pas d’origine terrestre et s’interroge : ces 130 grammes pourraient-ils être une météorite ?
Demandé, La chaîne Presse demandé l’avis de deux experts du département de la photographiesprise par Blosvillais. Sébastien Boulardmédiateur scientifique au planétarium Ludiver de La Hague, et Dominique Boustfondateur du Groupe Astronomique de Querqueville, a accepté de participer au jeu. Mais « 99,99% »pour eux ce n’est pas une météorite.
À une moyenne de 70 000 km/h
Une météorite est une roche d’origine extra-terrestre c’est-à-dire qu’il n’existe pas sur terre mais dans l’espace interplanétaireoù évoluent les corps du système solaire.
Pour résumer, on peut dire que les météorites, ou plutôt les météoroïdes qui atteignent le sol, proviennent de la formation du système solaire. Ce sont des résidus qui n’ont pas été utilisés pour former des planètes ou des débris après désintégration. Ils pénètrent dans l’atmosphère à une ou plusieurs dizaines de kilomètres par seconde.
Ou » 70 000 km/h en moyenne dans l’atmosphère ajoute Sébastien Boulard. Quand c’est un grain de poussière, c’est une étoile filante. Quand c’est une météorite, c’est une sentier lumineuxest beaucoup plus intense, c’est ce qu’on appelle un voiture de course. Et lorsque le bolide touche le sol, on l’appelle alors météorite . »
Les deux experts décrivent la formation d’un croûtefusion caractéristique à la surface de ces roches lors de leur chute.
« Avec l’échauffement », précise-t-il Sébastien Boulard une peau d’environ 1 mm se forme sur la pierre. dépressionautour d’elle est visible, ainsi que de légères gouttes. » C’est un premier signe de reconnaissance d’un météorite .
Cette croûte, qui n’existe pas sur les fragments de Louis, conduit donc les deux hommes de la Manche à dire que dans son cas il ne s’agit pas d’une météorite.
Aucune des caractéristiques connues d’une météorite n’apparaît ici. Si elles l’avaient été, l’impact dans le gravier aurait été bien plus important. Avec 130 grammes, on peut s’attendre à un impact 20 fois plus grand que son diamètre.
Hypothèses et théories inattendues
Si les fragments trouvés à Blosville ne sont pas une météorite, De quoi s’agit-il ?
Impossible à dire pour Sébastien Boulard et Dominique Boust à partir de simples photographies.
Depuis hypothèses qu’ils trouvent le plus souvent : des roches liées à histoire industrielled’un territoire, de métaux manufacturésde la résidus de fonderiede la basaltesde la roches volcaniques de la pierres propulsées dérivé de remblaisou une étagères de jardinerie etc. En d’autres termes : de nombreux éléments terrestre peut être proche d’une météorite.
Et une autre hypothèse inattendu dans le Cotentin :
Durant la semaine du 6 juin, une pierre est tombée sur le montant d’une véranda à Querqueville. Une chute très verticale a été constatée. Avec le ballet des avions à Maupertus lors du 80e anniversaire du débarquement de Normandie, on se demande si cette pierre n’aurait pas pu tomber du train d’atterrissage d’un avion. On attend des réponses de l’aviation civile.
Un autre argument qui fait dire aux deux scientifiques qu’il ne s’agit pas d’une météorite dans le cas de Blosvilleest l’absence de bolide dans le ciel. En France, le réseau de caméras FRIPON du programme Vigie-Ciel permet d’observer le ciel de jour comme de nuit et ainsi de détecter les bolides puis de les localiser, en fonction de leur trajectoire, au sol. Depuis 2016, une des caméras du réseau est implantée à Querqueville.
« Ce réseau permet de tracer très précisément une trajectoire lumineuse et de relier les deux morceaux de son histoire : d’où elle vient et où elle va », se réjouit Dominique Boust. Or, dans le cas présent, rien n’a été vu à la caméra . Une voiture de course peut être vue à des kilomètres à la ronde, même jusqu’en Pays de la Loire. Si la météo est bonne, les voitures de course ne passent pas inaperçues.
Sébastien Boulard ajoute : « C’est science participativeparce que les témoignages et observations des gens enrichissent les images prises par les caméras du réseau VOYOU . Et ce qui est génial, c’est que lorsqu’il y a des observations, on organise battu avec des gens pour trouver des météorites sur le sol. »
Une météorite de l’Orne d’une valeur inestimable
À ce jour, les deux scientifiques affirment : pas de chute la météorite n’est pas éprouvédans la Manche.
« Le plus célèbre de tous est L’aigledans l’Orne », se souvient Dominique Boust. À la fin du XIXe siècleet siècle, les observations paysannes rapportent régulièrement pierres tombées du ciel .
Le 26 avril 1803, des milliers d’entre eux tombèrent sur L’Aigle. « Il y eut une enquête scientifique de l’Académie royale des sciences et ce fut la toute première preuvede l’existence de ces pierres extraterrestres . » Les météorites entrent alors dans l’histoire scientifique.
« Nous en avons trouvé davantage au siècle dernier parce que les gens étaient plus attentifdans le ciel, dit Sébastien Boulard. On nous apporte souvent des pierres Ludiver Et nous encourageons toujours des gens pour le faire. Nous sommes souvent très décevant (rires) mais…jusqu’au jour oùCela pourrait être une vraie météorite !
Pour en savoir plus, visitez la section météorites du planétarium Ludiver.
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