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Corée du Sud : Yoon a comparu devant le tribunal pour la prolongation de sa détention : Actualités

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol a comparu samedi pour la première fois devant un tribunal à Séoul, contestant une demande de prolongation de sa détention après son arrestation pour avoir tenté en vain d’imposer la loi martiale.

Des dizaines de milliers – 44 000 selon la police – de ses partisans se sont rassemblés devant le tribunal et ont affronté les forces de l’ordre, certains tentant de pénétrer dans le palais de justice ou agressant physiquement les forces de l’ordre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Au total, une quarantaine de manifestants ont été arrêtés à la suite de ces violences, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale.

Les manifestants ont scandé des slogans en soutien à M. Yoon et plusieurs d’entre eux ont brandi des pancartes indiquant « libérez le président ».

Les juges doivent désormais décider s’il doit être libéré, ce qui semble peu probable selon les analystes, ou s’il doit être prolongé d’une vingtaine de jours. Leur décision est attendue samedi soir ou tôt dimanche.

M. Yoon, qui a plongé la Corée du Sud dans sa pire crise politique depuis des décennies, a parlé pendant 40 minutes devant le tribunal, a rapporté l’agence de presse Yonhap.

– « Situation dangereuse » –

Son avocat avait précédemment déclaré à l’AFP qu’il espérait « restaurer son honneur ».

Il « a expliqué et répondu fidèlement sur les faits, les preuves et les questions juridiques », a déclaré Yoon Kab-keun aux journalistes après l’audience.

L’audience s’est terminée au bout d’environ cinq heures, a indiqué un responsable du tribunal.

M. Yoon a ensuite quitté le bâtiment à bord d’une camionnette bleue du ministère de la Justice en direction du centre de détention de Séoul où il est détenu.

Le Bureau d’enquête sur la corruption (CIO), qui dirige les enquêtes, a indiqué dans un communiqué que deux véhicules transportant des membres de son équipe avaient été attaqués par des manifestants, « créant une situation dangereuse ».

Le CIO « exigera que la police (impose) des sanctions strictes sur la base des preuves recueillies concernant ces actions ».

– « Patriotisme passionné » –

M. Yoon a envoyé vendredi une lettre via ses avocats remerciant ses partisans, notamment des chrétiens évangéliques et des YouTubeurs de droite, pour leurs manifestations, rendant hommage à leur « patriotisme passionné ».

Samedi, des manifestants, brandissant des drapeaux sud-coréens et américains, ont occupé les principales routes devant le tribunal.

Le parti de M. Yoon est généralement favorable à l’alliance de sécurité américaine avec la Corée du Sud et rejette tout engagement avec la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire.

« La probabilité que le tribunal approuve l’arrestation est très élevée et, conscient de cela, M. Yoon a appelé à une mobilisation maximale parmi ses partisans les plus radicaux », a noté auprès de l’AFP Chae Jin-won, du Humanitas College de l’université Kyung Hee.

– Maintien en détention ? –

Une décision de justice approuvant le maintien en détention du chef de l’État donnerait aux procureurs le temps d’officialiser un acte d’accusation pour insurrection, ce qui le rendrait passible de la prison à vie ou de l’exécution s’il est reconnu coupable. coupable.

Une telle accusation signifierait que M. Yoon serait probablement détenu pendant toute la durée de son procès.

Le fait de ne pas prolonger sa détention entraînerait au contraire sa libération.

M. Yoon est accusé d’avoir déstabilisé son pays en instaurant par surprise la loi martiale le 3 décembre, un coup d’Etat pourtant rapidement déjoué par les députés, au sein d’un Parlement entouré de militaires.

Selon lui, cette mesure visait à protéger la Corée du Sud des « forces communistes nord-coréennes » et à « éliminer les éléments hostiles à l’État ».

Il a été arrêté le 15 janvier à sa résidence officielle, une première en Corée du Sud pour un chef d’Etat en exercice.

L’Assemblée nationale a voté le 14 décembre une motion de destitution contre lui, entraînant sa suspension. Cependant, il reste officiellement président, seule la Cour constitutionnelle ayant le pouvoir de lui retirer son titre.

Dans cette procédure parallèle aux investigations en cours, le tribunal a jusqu’à la mi-juin pour le révoquer définitivement ou décider de le réintégrer dans ses fonctions.

publié le 18 janvier à 18h03, AFP

Eleon Lass

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