Selon Santé publique France, la circulation de la bactérie « s’est intensifiée ces derniers mois ». Pour l’Institut Pasteur, il s’agit de « l’épidémie la plus importante depuis au moins vingt-cinq ans ».
L’épidémie de coqueluche ne faiblit pas. Dans un point de situation du 18 septembre, Santé publique France fait toujours état d’une « Circulation très importante de la bactérie qui s’est intensifiée ces derniers mois ».
En médecine communautaire, premier point d’entrée des patients dans le système de santé, « l’incidence des cas confirmés de coqueluche observés lors des consultations de médecine générale a été estimée à 134 639 cas pour 2024 ».
De plus, si « le nombre hebdomadaire d’interventions de SOS Médecins pour un diagnostic de coqueluche a fluctué au cours des mois d’été »il reste « à des niveaux très élevés ».
À l’hôpital, visites aux urgences « se sont stabilisés », « mais les niveaux restent encore très élevés par rapport aux années précédentes ».
Le bilan provisoire s’élève à 35 décès, dont 22 enfants de moins d’un an.
L’Institut Pasteur décrit un visage « radicalement différent » de l’épidémie
Pourquoi l’épidémie est-elle si virulente cette année ? Santé publique France a identifié des souches résistantes aux antibiotiques. L’Institut Pasteur va plus loin.
Dans une publication datée du 18 septembre, l’Institut Pasteur présente une enquête scientifique sur les raisons de la « dynamique de l’épidémie de coqueluche en 2024, la plus importante depuis au moins vingt-cinq ans ».
Selon les chercheurs, le visage « radicalement différent » de l’épidémie, cyclique, en 2024, donne lieu à plusieurs hypothèses. Tout d’abord, « Les confinements et gestes barrières liés à la « période Covid » ont limité l’exposition à plusieurs virus et bactéries pathogènes, dont ceux responsables de la coqueluche ».
De plus, le séquençage du génome des isolats bactériens de « Bordetella pertussis », le nom de la bactérie responsable de la coqueluche, montre la présence d’antigènes (pour faire simple, la substance qui déclenche la production d’anticorps). « rarement observé ». OMS « jouent un rôle essentiel dans l’adhésion des bactéries aux cellules de l’épithélium respiratoire ».
Enfin, « Les scientifiques ont également identifié, pour la première fois en France depuis 2011, un isolat bactérien résistant aux macrolides, les antibiotiques de première intention utilisés contre la coqueluche. ».