Alors que la direction d’EY reste sourde aux alertes sur les risques psychosociaux, les employés ont voté massivement en faveur d’une supervision plus stricte de leur temps de travail. Lors de l’initiative des syndicats CFDT, CGT, FO et CFTC, un référendum interne organisé du 14 au 21 avril 2025 a réuni 40% de la main-d’œuvre de la société d’audit et de conseil. Résultat: 97% des électeurs ont parlé pour la restauration de la limite de 48 heures de travail hebdomadaire, rapporte une francier.
Cette consultation visait à contester un accord signé en 2021 avec le syndicat majoritaire d’alors, le CFE-CGC, qui avait supprimé ce plafond pour les employés le jour de la succursale d’audit ou la moitié de l’entreprise. Depuis lors, certains employés ont atteint 70 heures par semaine, ce qui, selon les syndicats, a contribué à une explosion en congé de maladie et à une « épidémie de burn-out ».
Un manque de portée légale
« Un défi de cette ampleur est extrêmement rare dans notre secteur », accueille Marc Verret, porte-parole de l’Inter-Union, en Les Echos. Il souligne la forte mobilisation suscitée par la campagne, entre les préoccupations croissantes et les attentes urgentes de changement. Mais ce spectacle de force ne suffit pas pour influencer la direction. Elle affirme qu’elle ne reviendra pas à l’accord de 2021, mettant en évidence les « mesures de solde » déjà mises en œuvre.
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Pour sa part, le CFE-CGC, qui n’a pas participé au référendum, émet des réservations sur la formulation de la consultation. « Les questions posées n’étaient pas les bonnes », a déclaré Laurie-Anne Cadel, déléguée syndicale, avec le Mondetout en reconnaissant l’intérêt de consulter les employés. Malgré le manque de portée légale, l’inter-Union appelle la direction à rouvrir les négociations pour « éviter d’aggraver l’écart qui s’est élargi avec les employés » et invite le CFE-CGC à « rejoindre la volonté clairement exprimée » lors du vote.