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contre l’antisémitisme, la gauche antiraciste tente de masquer ses divisions

contre l’antisémitisme, la gauche antiraciste tente de masquer ses divisions

RAPPORTS – Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir contre l’antisémitisme place de la Bastille à l’appel d’associations féministes et antiracistes. La place de la France insoumise au sein de l’alliance de la gauche divise les manifestants.

« Rangez vos pancartes ! » « Pas de division ce soir ! »… Les militants du collectif Nous vivrons, formé au lendemain du 7 octobre pour lutter contre l’antisémitisme (et qui a critiqué à plusieurs reprises la France insoumise), ont été accueillis froidement par les autres manifestants rassemblés place de la Bastille ce jeudi soir. pour dénoncer l’antisémitisme et les violences sexuelles après le viol antisémite de Courbevoie. « Je ne les vois plus », soupirait un homme en regardant les slogans. Seul collectif à brandir une banderole, Nous Vivons l’a rapidement emballée. « Dans un esprit d’harmonie »explique Fabienne, 45 ans, une de ses membres, « Français de confession juive ».

Ce rassemblement, organisé au lendemain d’une précédente mobilisation devant l’Hôtel de Ville de Paris, était cette fois à l’appel de plusieurs associations antiracistes, féministes ou antisémites, dont SOS Racisme, la Fondation des Femmes, Les Guerriers de la Paix, l’Humanité. Ligue des droits, le MRAP ou encore Osez le Féminisme et l’UEJF.

Au milieu de cette assemblée éclectique, sur laquelle la pluie s’est rapidement mise à tomber, les personnalités politiques se sont montrées discrètes, manière de montrer qu’elles n’avaient pas l’intention d’exploiter le drame pour se faire voir. « Je ne suis pas venu pour parler, je suis venu pour écouter, partager ma solidarité », a expliqué l’avocat Raphaël Kempf, candidat du Front populaire. Et le seul candidat investi par la France Insoumise à être venu malgré l’appel à manifester relayé par l’insoumise Clémentine Autain plus tôt dans la journée.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
Madeleine Meteyer

Parmi les visages familiers figuraient celui de la sénatrice PS de l’Oise, Laurence Rossignol ; l’ancien sénateur PS, David Assouline ; la porte-parole du PS et députée européenne Chloé Ridel ; le sénateur de Paris et ancien candidat EELV, Yannick Jadot. Qui a exprimé son dégoût devant « de tels actes commis par des enfants dans un état de profonde débilité ».

Unis contre le RN, divisés sur la France Insoumise

Tout au long des deux heures de rassemblement, plusieurs groupes féministes se sont exprimés à la tribune. Hanna Assouline, fondatrice et co-présidente des Guerriers de la Paix, a appelé les manifestants à ne pas séparer la lutte contre l’antisémitisme des autres luttes, notamment féministes : « L’antisémitisme ne peut se déployer sans dénoncer les autres systèmes de domination ». Malgré une volonté affichée d’être unis pour dénoncer l’agression d’une jeune fille, « un enfant »et de confession juive, double stigmatisation, quelques piques ont été lancées.

Lors de son intervention Dominique Sopo, le président de SOS racisme, a évoqué les haines qui ne sont pas « jamais résiduel », une référence à la formule critiquée de Jean-Luc Mélenchon qui a été critiqué pour avoir minimisé la montée de l’antisémitisme. Tour à tour, deux courants antiracistes, l’un universaliste, l’autre féministe et décolonial, se sont exprimés sans insister sur les différences qui les séparaient ostensiblement, mais assumant régulièrement une hostilité commune à l’égard du Rassemblement national, deuxième conviction commune exprimée tout au long de la soirée. en plus de la lutte contre l’antisémitisme. « Nous ne voulons pas voir les héritiers de Vichy prendre le pouvoir et instaurer, ne nous y trompons pas, une politique raciste, antisémite et sexiste en France ! » s’est exclamé depuis la tribune le porte-parole d’une association juive.


Cet antisémitisme a souvent été justifié, et parfois même propagé par des dirigeants politiques issus de la gauche.

Samuel Lejoyeux, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF)

L’intervention de Samuel Lejoyeux, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), a en revanche suscité des réactions controversées dans l’auditoire – et pour cause : le jeune intervenant a vertement attaqué la présence de la France insoumise au sein du Nouveau Populaire. Devant. « Il faut le dire aussi, cet antisémitisme a très souvent été justifié, et parfois même propagé par des responsables politiques venus de gauche, des dirigeants politiques de la France Insoumise ! Et d’ajouter : « Dire que l’antisémitisme est résiduel ne peut pas être un désaccord politique ! Dans les rangs de la Ligue des droits de l’Homme, ce message hostile à l’alliance avec Jean-Luc Mélenchon a suscité l’indignation et quelques huées.

En marge de la tribune, quelques dissensions sont également apparues entre les participants. Discussions animées sur le conflit israélo-palestinien – a crié un homme « quelle honte de laisser parler la ligue des droits de l’homme qui a défendu l’action du Hamas ! Honte » ; des reproches sur l’alliance entre les socialistes et les rebelles ; accusations de transphobie envers certaines associations, pas suffisamment impliquées dans le combat intersectionnel pour certains militants. Des petites frictions qui ont poussé Me Maritza Rigou, membre d’un collectif d’avocats engagés contre l’antisémitisme, à s’agacer : « Il ne faut pas politiser la manifestation ! Nous venons seulement montrer notre soutien à une jeune fille.. Ce jeudi soir, l’assemblée se retrouvait pourtant avec un constat commun, partagé avec tristesse : « Comment se fait-il que les jeunes ne soient pas plus massivement mobilisés dans la rue ? « Il est impensable qu’il y ait si peu de monde dehors après un tel crime. »

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