Le slogan commence à faire son chemin dans les meetings de Kamala Harris, où des t-shirts et des casquettes à l’effigie de la candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre sont ornés des mots : « Make America Laugh Again » (Faites rire l’Amérique à nouveau). (MALA, « Faire rire l’Amérique à nouveau »)Ces articles se vendent mieux que d’autres, compte tenu du succès d’Obama en 2008.
Une façon de contraster avec le mantra trumpiste « Make America Great Again » (MAGA, « Rendre sa grandeur à l’Amérique »), mais aussi d’opposer deux styles : d’un côté le rire communicatif du démocrate, qui peut aussi être agaçant, avec les éclats maussades du excessif Donald Trump.
« Tu l’as entendu rire ? Elle est folle. »
Une semaine avant le débat télévisé du 10 septembre, le président russe Vladimir Poutine s’en est mêlé. « Elle a un rire tellement expressif et contagieux » a commenté le maître du Kremlin, avec ironie, assurant désormais » soutenir « le candidat démocrate de 59 ans.
Donald Trump a depuis longtemps identifié le rire de Kamala Harris comme un problème potentiel. « Je l’appelle « Kamala la rieuse » (« Kamala qui rit »). Tu l’as entendu rire ? Elle est folle. On peut en dire beaucoup sur quelqu’un en regardant son rire. Elle est folle, elle est folle ! s’est exclamé en juillet le candidat républicain devant une foule de partisans dans le Michigan.
Le 10 septembre dernier, le candidat du Parti républicain a eu l’occasion de se confronter directement aux défilés hilarants de son rival. À ses dépens. Kamala Harris, de l’avis général, a semblé l’emporter lors du débat diffusé sur ABC, lorsqu’elle a répondu aux propos de son adversaire affirmant que les migrants « manger les animaux de compagnie des résidents », Elle a répondu avec un rire perplexe. La scène est devenue virale sur les réseaux sociaux, portée par le soutien inconditionnel de la chanteuse Taylor Swift.
Plus de face à face
Rira bien qui rira le dernier. Le thème de l’immigration incontrôlée à la frontière sud des États-Unis reste le principal angle d’attaque de la campagne républicaine. « Il n’y aura pas de troisième débat »le candidat républicain a martelé sur sa plateforme Truth Social, notamment son échange télévisé en juin avec le président Joe Biden, alors encore candidat, en plus de sa confrontation mardi avec le vice-président. A l’inverse, Kamala Harris a voulu poursuivre sur sa lancée, estimant lors d’un déplacement en Caroline du Nord (dans le sud-est) que « Les électeurs méritaient un deuxième débat ».
Cela n’a pas empêché Donald Trump, lors d’un meeting jeudi en Arizona (sud-ouest), de reformuler sa fausse affirmation selon laquelle les migrants haïtiens volaient des chiens et des chats pour les manger à Springfield, une petite ville de l’Ohio. Cette fois, il a ajouté que les migrants attaquaient « oies ». Mais seul, sans s’exposer aux réactions moqueuses de son rival.