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Contre-attaque près de Kharkiv et « provocations » de la Russie le 821e jour

Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici les principaux points de la journée.

Le fait du jour

L’Ukraine a assuré vendredi avoir « stoppé » l’assaut russe sur la région de Kharkiv et avoir lancé une contre-attaque dans ce secteur du nord-est du pays. L’armée russe a lancé le 10 mai une offensive dans la région de Kharkiv depuis la frontière, s’emparant de plusieurs localités et obligeant l’Ukraine à déployer de précieux renforts dans la zone.

Après deux semaines de combats, « les forces de défense ukrainiennes ont arrêté les troupes russes » et « menent des actions de contre-offensive », a déclaré vendredi le colonel Igor Prokhorenko, responsable de l’état-major ukrainien. « L’ennemi est complètement embourbé dans les combats de rue à Vovchansk et a subi des pertes très importantes », a assuré le général Oleksandr Syrsky, commandant en chef de l’armée ukrainienne, affirmant que Moscou envoyait des « réserves » pour poursuivre son assaut.

Depuis le 10 mai, près de 11 000 civils ont été contraints de quitter leurs foyers dans la région, a déclaré jeudi le gouverneur Oleg Synegubov. Le président Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi être arrivé à Kharkiv, notamment pour des réunions sur la « défense de la région, notamment à Vovchansk ».

Concernant les autres secteurs du front, le ton du général Syrsky est plus sombre. Plus au sud, dans la région de Kharkiv, les Russes attaquent près de Koupiansk depuis près d’un an. Dans le Donbass, l’officier a fait état de violents affrontements en direction de Chassiv Iar, Pokrovsk et Kurakhové où les Russes grignotent du terrain depuis des mois.

La déclaration d’aujourd’hui

 » « La Russie a multiplié les provocations (…) Solidarité totale face à ces actions agressives inacceptables » »

La phrase est signée Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, dans un message posté sur la Lituanie. « Nous suivons de près la situation aux côtés de nos alliés, qui agissent avec calme et sérénité. »

Les garde-côtes estoniens ont indiqué jeudi que leurs homologues russes avaient retiré dans la nuit des bouées placées sur la rivière Narva, qui sépare les deux pays, dans le cadre d’un différend à la frontière.

Le Premier ministre estonien Kaja Kallas a parlé d’un « incident frontalier », alors que la Lituanie et d’autres pays de la région ont tendu leurs relations avec la Russie suite à son invasion de l’Ukraine.

Le numéro du jour

144 morts. C’est le lourd bilan de l’attentat contre l’hôtel de ville de Crocus survenu le 22 mars à Moscou. La Russie a reconnu ce vendredi pour la première fois clairement la responsabilité de l’organisation État islamique (EI), après avoir pointé du doigt à plusieurs reprises la responsabilité de l’Ukraine.

« Au cours de l’enquête (…), il a été établi que les préparatifs, le financement, l’attaque et le retrait des terroristes ont été coordonnés via Internet par des membres du groupe de la province du Khorasan », la branche afghane de l’EI, a déclaré le directeur de l’EI russe. services de sécurité (FSB), Alexandre Bortnikov, cité par l’agence RIA Novosti.

Des hommes armés ont ouvert le feu sur l’hôtel de ville de Crocus, une salle de concert située dans la banlieue nord-ouest de la capitale russe, avant d’y mettre le feu. Plus de 20 personnes ont depuis été arrêtées, dont les quatre agresseurs présumés, tous originaires du Tadjikistan, une ancienne république soviétique d’Asie centrale voisine de l’Afghanistan. L’Ukraine a toujours catégoriquement rejeté toute implication.

La tendance

Et si l’Occident faisait payer à la Russie l’aide à l’Ukraine ? La manière d’utiliser les avoirs russes gelés pour fournir des financements supplémentaires était à l’ordre du jour des ministres des Finances du G7 cette semaine, mais la mise en œuvre s’avère complexe.

Au point qu’après avoir prôné une confiscation pure et simple des avoirs russes, les Etats-Unis se sont désormais alignés sur la position européenne consistant à n’utiliser que les intérêts générés par les avoirs gelés, même si la secrétaire au Trésor Janet Yellen a appelé jeudi au G7 pour des « options plus ambitieuses ». « C’est une idée séduisante de confisquer le jackpot », a déclaré à l’AFP Frédéric Dopagne, professeur à la faculté de droit de l’UCLouvain en Belgique.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

De quels montants parle-t-on ? L’Union européenne et les pays du G7 ont gelé quelque 300 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale russe, selon l’UE. Ils ont également saisi les biens privés de personnes liées au pouvoir russe, comme les yachts et les villas des oligarques. Aucun registre ne compte le total, mais selon l’Institut des idées législatives, un groupe de réflexion ukrainien qui affirme remettre en cause les sources officielles, 397 milliards de dollars sont immobilisés.

La Banque mondiale, quant à elle, estime le coût de la reconstruction de l’Ukraine, dévastée par deux années de guerre, à plus de 486 milliards de dollars.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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