Le coordinateur de Médecins du monde à Mayotte a reconnu, vendredi, les « efforts déployés par le gouvernement » mais a pointé des échecs.
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Malgré la « d’énormes efforts déployés par le gouvernement pour mobiliser des ressources humaines supplémentaires pour tenter de l’endiguer au plus vite » l’épidémie de choléra à Mayotte, sa réponse n’est pas « adéquat »indique Marion Ramstein, coordinatrice de Médecins du monde sur place, vendredi 10 mai sur franceinfo.
Des propos qui contredisent ceux du ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux. Contrairement aux Comores, « on voit qu’à Mayotte, la réponse est adéquate », a-t-il déclaré sur place jeudi, après que l’épidémie a provoqué un premier mort. Il s’agit d’une fillette de trois ans qui est décédée mercredi soir.
« Prendre en compte les conditions d’accès à l’eau »
« Penser une réponse pour lutter contre le choléra sans prendre en compte les conditions d’accès à l’eau n’est pas très efficace et surtout, il faut tenir compte des barrières qui font que les gens ne peuvent pas se rendre dans les centres de santé »poursuit Marion Ramstein.
En fait, elle note « une intensification des arrestations à proximité directe des centres de santé, voire dans les salles d’attente », qui dissuade les clandestins de s’y rendre. Des arrestations ont également lieu « lors de maraudes ou lors d’activités de soins ».
Dans la lutte contre l’épidémie, cela constitue « des freins importants ». Aussi, elle « demande » que « Les questions de santé publique sont prioritaires sur les opérations de police, de gendarmerie et de police des frontières. » Autre sujet d’inquiétude : le retour en classe des élèves, lundi 13 mai, après les vacances. «Cela va être un catalyseur de la propagation de la maladie» elle dit. Si « Pour le moment, la situation est maîtrisée et concentrée dans certains bidonvilles, nous sommes très inquiets de la propagation à plus grande échelle sur l’île ».