Construire une vision commune de la finance et de la sécurité entre la Grande-Bretagne et l’Europe – POLITICO
Par coïncidence, en présentant son paquet AML, l’UE cherche sans doute à relever ses normes, ce qui les rapproche davantage de celles du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni est loin d’être parfait dans la lutte contre la criminalité financière, bien sûr, mais en ce qui concerne les domaines d’intérêt de ce paquet – en particulier la supervision des entités réglementées – il devance clairement la plupart de ses amis européens.
Il n’est pas surprenant que l’Autorité bancaire européenne (ABE) ait été basée à Londres jusqu’au Brexit. La collaboration entre Londres, son réseau de centres financiers internationaux, Bruxelles et les capitales financières de l’UE pourrait apporter beaucoup à la situation.
La sécurité mondiale a beaucoup changé depuis que le Royaume-Uni a voté pour quitter l’UE. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, un Sud mondial de plus en plus organisé et affirmé et l’influence économique de la Chine sont autant de défis majeurs en matière de finances et de sécurité. Cependant, ils représentent également d’importantes opportunités de collaboration.
Les sanctions constituent la première étape la plus évidente dans ce domaine. Même avant que le Kremlin n’intensifie sa guerre illégale en Ukraine, le Royaume-Uni et l’UE entretenaient des relations de travail étroites sur la question des sanctions, ancrées dans le leadership largement reconnu de la Grande-Bretagne dans ce domaine avant le Brexit. Et il ne fait aucun doute que la force de ce partenariat s’est renforcée au cours des deux dernières années.
Il ne fait aucun doute que l’UE a parfois puisé dans le dispositif de sanctions britannique, historiquement plus développé, ouvrant la voie à une possible nouvelle approche paneuropéenne. Et si elle est utilisée efficacement, une telle coordination pourrait soutenir les objectifs communs de la politique étrangère européenne, que ce soit par le biais d’un renforcement des signaux communs adressés aux partenaires extérieurs ou par le renforcement de l’efficacité des régimes et programmes existants.
De plus, le déploiement des sanctions de l’UE contre la Russie a réveillé l’envie de Bruxelles de continuer à utiliser des mesures restrictives comme un élément important de sa boîte à outils de politique étrangère. Ainsi, les sanctions étant là pour durer, il pourrait bien devenir urgent de tirer les leçons de l’expérience russe et de chercher comment mieux coordonner ses efforts avec ses voisins économiques proches si Trump remporte la Maison Blanche en novembre.
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