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Consommateurs en colère et anciens employés amers

5 176,63 euros pour Florent H., 6 102,69 euros pour Pierre B., 20 471,37 euros pour Aurélie J., 23 404,14 euros pour Léo L. Certains montants sont faramineux et le dossier en contient des centaines. Ils correspondent aux sommes prélevées sur les comptes bancaires des consommateurs, au fil des mois et des années, par différentes sociétés du groupe SFAM, au mépris de multiples demandes de résiliation et de remboursement.

L’affaire sera examinée, à partir du lundi 23 septembre, par le 31et Chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Un procès pour pratiques commerciales trompeuses vise SFAM, cinq autres sociétés du groupe (Foriou, Cyrana, Serena, Hubside et SFK) et son fondateur, Sadri Fegaier. Ce dernier encourt deux ans de prison et 300 000 euros d’amende. Pour les personnes morales, la sanction peut aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires moyen calculé sur les trois dernières années au moment des faits.

Entré en 2018 dans le classement annuel des plus grosses fortunes de France établi par le magazine Défisavec un patrimoine net estimé à 1,4 milliard d’euros, M. Fegaier, 44 ans, figurait encore sur cette liste en 2023, mais l’a quittée en 2024. Car, entre-temps, la SFAM, devenue Indexia en 2021, a sombré, emportée par le scandale des retraits abusifs.

L’ascension de l’entreprise, qui comprenait un temps le fonds français Ardian et une filiale de la Caisse des dépôts associée au fonds souverain d’Abou Dhabi, avait pourtant été spectaculaire. A sa création en 1999, la SFAM (pour Société française d’assurances multirisques) était un courtier d’assurance « affinitaire » : à l’achat d’un téléphone portable, d’un ordinateur ou d’une tablette, le consommateur se voyait proposer une assurance contre la casse ou les pannes, payable par prélèvement automatique mensuel, avec la promesse d’un remboursement de 30 euros.

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La recette simple fait vite son chemin, et le groupe basé à Romans-sur-Isère (Drôme) grandit rapidement. Mais en 2017, les premiers litiges éclatent. Des clients constatent que les prélèvements sur leurs comptes se multiplient sans justification ni autorisation explicite de leur part, parfois au nom de sociétés dont ils n’ont jamais entendu parler. « C’est le principe du prélèvement indolore : on ne ressent la douleur qu’au moment où, à force d’être piqué, on commence à avoir mal. »« Je ne sais pas si c’est vrai, mais je … « Quand je suis tombé dans le rouge, j’ai été obligé de vendre les actions que je tenais de ma mère. Je veux au moins obtenir des dommages et intérêts pour pouvoir les racheter. »

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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