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Connaissez-vous cet immeuble parisien où le mètre carré vaut 230 000 euros ?


Pour M. et Mmoi Pour tout le monde, 230 000 euros, c’est quasiment le montant de la transaction immobilière moyenne en France. Mais pour l’enseigne de luxe Hermès, c’est le prix au mètre carré payé pour acheter les 1 300 m² de son point de vente de la rive gauche qu’elle exploite depuis 2010. Selon les informations du site CFNews Immo, cette transaction a été officialisée il y a près d’un mois à 300 millions d’euros. Un prix record au m² et la plus grosse transaction de l’année sur le marché du retail. Car si le secteur est connu pour son mètre carré de logement parmi les plus chers de la capitale (16 757€/m² dans ce quartier selon les statistiques du Figaro immobilier), on est ici à des niveaux 14 fois supérieurs !

Ce commerce est situé au numéro 17 de la très chic rue de Sèvres, dans un élégant immeuble Art déco, à deux pas du Bon Marché et juste en face du Lutetia, seul palace de la rive gauche. Le local était également connu sous le nom de « piscine du Lutetia », puisqu’il servit de piscine privée à l’hôtel entre 1935 (année de sa construction) et sa fermeture dans les années 1970. Le lieu troqua alors sa vocation aquatique pour une destinée plus commerciale, accueillant notamment un dépôt de vêtements pour la marque Dorothée Bis puis deux boutiques : Mosaïque et la Maison de la literie.

Fusion de deux magasins

En 2005, le maire du 6e arrondissement avait demandé que cette piscine soit remplie d’eau, mais le projet avait été jugé trop coûteux et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, n’avait pas donné suite. Une décision prise en toute connaissance de cause puisque Delanoë habitait le même immeuble au 17, rue de Sèvres, selon les informations du Parisien de l’époque. Les lieux étaient pourtant classés Monument historique à cette époque. Mais celui qui a flairé la bonne affaire, c’est l’homme d’affaires Sylvain Fargeon, propriétaire d’une des boutiques, qui a racheté la seconde pour offrir un grand espace commun à l’architecture remarquable pour une grande enseigne. Ce lieu a rapidement séduit Hermès, qui a redonné ses lettres de noblesse à ces grands espaces après de longs travaux. Et après près de 15 ans de location, ces locaux ont été rachetés au même propriétaire.

Photo d’archive de la façade du concept store Hermès. Crédit photo : François BOUCHON/Le Figaro

Si cette transaction s’est faite à un niveau record, elle s’inscrit dans la tendance actuelle où les grandes marques de luxe s’arrachent toutes les plus belles adresses de la capitale. Comme le rappelle la newsletter La minute riches du journaliste Eric Tréguier, ces marques auraient investi en quelques mois pas moins de 6,5 milliards d’euros dans l’immobilier. Bernard Arnault a déboursé à lui seul 3 milliards, dont 900 millions pour le 150, avenue des Champs-Élysées, 900 millions pour le 22, avenue Montaigne et 750 millions pour l’immeuble de boutiques Louis Vuitton du 101 avenue des Champs-Élysées.

Une tendance qui s’explique notamment par la nécessité d’offrir les plus beaux écrins aux acheteurs de luxe qui préfèrent encore les belles boutiques à l’anonymat du web. Et, comme pour les particuliers fortunés, cela reste un très bon moyen d’investir au moins une fraction de son cash. Une valeur refuge à 230 000 euros le mètre carré…

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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