Connaissez-vous ces phases de la vie qui fragilisent le cœur des femmes ? Réponses avec un cardiologue de Clermont-Ferrand
Les crises cardiaques n’arrivent pas seulement aux hommes. Les femmes et même les jeunes femmes sont de plus en plus concernées. Il y a des phases de fragilité dans leur vie qui méritent d’être mieux connues. A l’initiative de la Fédération de Cardiologie, une conférence jeudi 7 novembre à Chamalières (Puy-de-Dôme) offrira des réponses.
Les chiffres sont accablants. Plus de 11 % des femmes victimes d’un infarctus du myocarde ont moins de 50 ans. L’augmentation de cette pathologie augmente de 5% par an entre 45 et 54 ans. Et surtout le moins bon pronostic qui l’accompagne avec une mortalité de + 40 % par rapport aux hommes.
Ces maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès chez les femmes et tuent sept fois plus que le cancer du sein. On les croyait plus épargnées que les hommes par ces maladies, mais depuis trente ans, les femmes sont beaucoup plus exposées aux pathologies cardiovasculaires.
Un risque accru chez les femmes
«Quand on a des symptômes évocateurs d’une crise cardiaque chez un homme, on pense immédiatement à une crise cardiaque. Quand on a les mêmes symptômes chez une femme, que ce soit la femme elle-même, son entourage, les professionnels de santé… on ne pense pas à une crise cardiaque ! », concède Marie-Claire Boiteux, cardiologue référente au club Santé Coeur Dôme et Sancy.
Les maladies cardiovasculaires telles que les crises cardiaques touchent principalement les hommes, les femmes étant moins exposées jusqu’à la ménopause en raison d’une protection hormonale. Cependant, le mode de vie des femmes a changé et les expose davantage, créant pour elles des risques supplémentaires : tabagisme, hypercholestérolémie, diabète, hypertension artérielle, obésité, stress, sédentarité, etc. « Ces facteurs sont en effet plus nocifs chez les femmes que chez les hommes. ‘homme. » Par ailleurs, en cas de signes d’infarctus, « une femme appellera les secours 30 minutes plus tard qu’un homme et cela entraîne un retard dans le diagnostic et le traitement », constate le médecin. On suppose une plus grande résistance à la douleur ; une écoute moins empathique de son entourage, et ce poids d’idées reçues…
« Il y a des phases physiologiques de fragilité dans la vie d’une femme qui sont des éléments clés. Connaître ces trois phases est essentiel. »
Femmes sous contraception orale
La première de ces phases : lors de la contraception orale. « Lors de l’accouchement, on ne prévient jamais suffisamment les jeunes femmes : fumer et prendre une contraception orale multiplie par vingt le risque de maladies cardiovasculaires à moyen terme (crise cardiaque, accident vasculaire cérébral…). Et les jeunes femmes fument de plus en plus », souligne le cardiologue.
11 % des femmes victimes d’une crise cardiaque ont moins de 50 ans.
Pendant la grossesse
Durant la grossesse, il y a des événements qui vont avoir des conséquences. Par exemple, une hypertension artérielle peut survenir et tout redevient alors normal. Malgré cela, cet événement peut entraîner un risque cardiaque à moyen terme. Il en va de même pour le diabète gestationnel qui peut devenir permanent.
À la ménopause
Enfin, lors de la ménopause, « les hormones dites protectrices ne sont plus présentes, les femmes ont donc un risque vasculaire plus important, similaire à celui des hommes. »
Durant cette période, « il faut être prudent et faire un bilan de santé qui n’est pas réalisé systématiquement, recherchant tension artérielle, troubles lipidiques, prise de poids… D’autant qu’à ce moment-là, il peut y avoir en même temps une baisse activité physique. Bref, toute une série d’événements qui peuvent générer des complications vasculaires au sens large. »
Une conférence le 7 novembre
Où et quand. La conférence « Cœur de Femmes » se tiendra à Chamalières le jeudi 7 novembre à partir de 18h30, salle Simone-Veil. ENTRÉE LIBRE. Sans réservation.
Conférence « Cœur de Femmes ». Cette conférence sera animée par le Professeur Pascal Motreff, chef du service de cardiologie et maladies vasculaires du CHU de Clermont-Ferrand et Christine Boyer-Medeville, gynécologue, spécialiste nationale et européenne des pathologies.
Table ronde. La conférence sera suivie d’une table ronde à laquelle participera un médecin généraliste ; une infirmière en cardiologie de pratique avancée ; un patient témoin ; un animateur sportif en APA, Activité Physique Adaptée.
Les organisateurs. La conférence est proposée par la Fédération Française de Cardiologie, via l’association Auvergne de Cardiologie et le Club Cœur et Santé Dôme et Sancy.
Questionnaire. Lors de cette conférence, un quiz sera proposé. Le gagnant se verra offrir un abonnement de trois mois dans un club de gym adapté.
Site. Pour plus d’informations fedecardio.org.
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Signes avant-coureurs d’une crise cardiaque
Dès que vous constatez ces symptômes persistants, vous devez composer le 15 car une véritable course contre la montre commence :
Voici les symptômes qui doivent être connus aussi bien des hommes que des femmes : douleurs thoraciques écrasantes, sensation d’oppression, parfois accompagnées de radiations au niveau du cou, de la mâchoire, des bras ou du ventre, sensation de mort imminente.
Michèle Gardette
Michele. (email protégé)
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