Condamné en appel, un artiste breton retire ses tableaux mêlant Tintin et l'univers de Hopper
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Condamné en appel, un artiste breton retire ses tableaux mêlant Tintin et l’univers de Hopper

Condamné en appel, un artiste breton retire ses tableaux mêlant Tintin et l’univers de Hopper

Xavier Marabout a été condamné en appel dans un procès contre les héritiers d’Hergé. Il n’exclut pas de se pourvoir en cassation.

L’artiste Xavier Marabout a décidé de retirer une série d’oeuvres mettant en scène le personnage de Tintin dans l’univers du peintre américain Edward Hopper, pour lequel il a été récemment condamné en appel à Rennes dans un procès qui l’opposait aux ayants droit d’Hergé.

Dans un message publié sur son compte Instagram début juillet, Xavier Marabout s’est dit « sidéré par une telle décision de la loi française qui semble aller à contre-courant de la tendance européenne et très inquiet pour la liberté d’expression dont le champ semble se réduire ». Il a ajouté qu’il retirait « les visuels et les publications des œuvres condamnées ».

Joint par téléphone par l’AFP jeudi, Xavier Marabout a indiqué qu’il envisageait de faire appel, refusant de faire tout autre commentaire sur cette condamnation.

De leur côté, les ayants droit d’Hergé ont réaffirmé dans un communiqué « leur détermination à préserver l’intégrité de son œuvre et à lutter contre les utilisations abusives qui en sont malheureusement régulièrement faites ».

Victorieux dans un premier temps

Le tribunal de Rennes avait débouté en première instance la société représentant les ayants droit d’Hergé, qui poursuivait Xavier Marabout pour contrefaçon et atteinte aux droits moraux de l’auteur belge de bande dessinée.

En 2021, la chambre civile du tribunal judiciaire avait ainsi reconnu à l’artiste breton « l’exception parodique » et « l’intention humoristique » de ses tableaux où l’on pouvait voir Tintin accompagné de pin-up dévoilant complaisamment leurs bretelles ou buvant une bière dans un bar tout en arborant un bras tatoué, à l’image des tableaux d’Edward Hopper.

Mais la société Moulinsart SA, devenue depuis Tintinimaginatio, et la veuve et légataire universelle d’Hergé, Fanny Vlamynck, avaient fait appel.

Les critères de la « parodie » n’ont pas été remplis

Dans sa décision datée du 4 juin, que l’AFP a pu consulter, la cour d’appel de Rennes a cassé le jugement de première instance, estimant notamment que Xavier Marabout ne répond pas aux critères de « parodie » qui pourraient lui permettre de déroger à la protection du droit d’auteur.

Pour le tribunal, l’artiste a invoqué à tort cette « exception de parodie » qui, selon lui, « requiert une intention humoristique évidente, impliquant de préférence une certaine intensité : si un sourire suffit, en revanche, la simple recherche d’une complicité amusée avec le lecteur ou le spectateur ne suffit pas ».

Xavier Marabout s’est donc rendu coupable de « contrefaçon » avec sa série de tableaux et le tribunal lui a interdit d’exploiter à l’avenir les personnages des aventures de Tintin.

L’artiste, né en 1967 et qui réside à Auray (Morbihan), a été condamné à verser à Tintinimaginatio « une provision de 15.000 euros en réparation de son préjudice » ainsi que 5.000 euros pour « parasitisme ».

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