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Condamnation ou acquittement du commissaire Grégoire Chassaing, la justice décidera

Croquis réalisé en juin dernier au tribunal judiciaire de Rennes, montrant le commissaire Grégoire Chassaing lors de son procès pour homicide involontaire concernant la mort de Steve Maia Caniço.
BENOIT PEYRUCQ / AFP Croquis réalisé en juin dernier au tribunal judiciaire de Rennes, montrant le commissaire Grégoire Chassaing lors de son procès pour homicide involontaire concernant la mort de Steve Maia Caniço.

BENOIT PEYRUCQ / AFP

Croquis réalisé en juin dernier au tribunal judiciaire de Rennes, montrant le commissaire Grégoire Chassaing lors de son procès pour homicide involontaire concernant la mort de Steve Maia Caniço.

JUSTICE – Peine symbolique ou plus conséquente ? Le commissaire Grégoire Chassaing, poursuivi pour la mort de Steve Maia Caniço, noyé dans la Loire après une intervention policière lors de la Fête de la musique à Nantes en 2019, sera informé de son sort ce vendredi 20 septembre. Le verdict devrait être rendu dans l’après-midi.

Le 14 juin, au dernier jour de son procès pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Rennes, le parquet avait requis la condamnation sans ambiguïté du policier de 54 ans. « qui a mené une action collective, qui a créé la situation qui a finalement conduit à la mort de Steve »un animateur périscolaire de 24 ans, a précisé le procureur Philippe Astruc.

Il a ensuite simplement demandé « une punition de principe »sans fixer de quantum. En l’absence de circonstances aggravantes, l’homicide involontaire est puni d’une peine maximale de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Le ministère public a toutefois bien retenu des circonstances atténuantes pour le commissaire chargé de sécuriser le site : les policiers placés sous ses ordres ont lancé d’office une dizaine de grenades lacrymogènes en réponse à des jets de projectiles « fêtards » refusant de laisser les systèmes de sonorisation arrêter de jouer à l’heure convenue de 4 heures du matin.

Seul à apparaître

Appelés à témoigner, les policiers ont assuré avoir agi « en état de légitime défense »sans avoir besoin d’instructions, rappelant les tensions créées à l’époque par le mouvement de « gilets jaunes »S’en est suivi un mouvement de foule qui a provoqué la chute dans la Loire de cinq personnes, dont Steve Maia Caniço, qui ne savait pas nager et souffrait, selon ses proches, d’une phobie de l’eau depuis l’enfance.

Le procureur Astruc a également déploré le fait que le commissaire Chassaing soit le seul à se retrouver sur le banc des accusés pour la noyade de Steve, « ce qui n’était pas l’option défendue par le ministère public »Plusieurs personnalités avaient en effet été placées sous le statut de témoin assisté ou mises en examen au cours de l’enquête, dont le préfet de l’époque et le maire de Nantes, avant de bénéficier d’un non-lieu.

La défense du commissaire de 54 ans, aujourd’hui chef du district de Lyon, avait demandé l’acquittement, Louis Cailliez demandant aux trois magistrats de ne pas « ajouter une injustice à tout ce qui s’est passé cette nuit-là »dans la nuit du 21 au 22 juin 2019.

Selon ses avocats, M. Chassaing n’a pas commis les fautes reprochées par le parquet : « à aucun moment » il n’a montré aucune envie de se battre avec le DJ qui avait remis le son malgré ses demandes, et « Il ne peut empêcher la réaction individuelle de ses hommes » qui tirent des grenades lacrymogènes en réponse aux projectiles.

Des policiers livrés à eux-mêmes

« Je ne maîtrise pas tout »le fonctionnaire l’a admis lors du procès, mais « Qui aurait pu être irréprochable dans de telles conditions ? »Les avocats de la famille de Steve pointent leur main « une succession d’échecs de prévoyance, d’imprudence, de manque d’anticipation (qui) a conduit à cette tragédie »croyant que les policiers étaient « de façon » laissés à eux-mêmes ce soir-là.

L’enquête avait également permis de déterminer que la chute de Steve s’était produite à un endroit du quai dépourvu de barrière à 04h33 et 14 secondes, soit deux minutes après les premiers tirs de grenades des forces de l’ordre. Pris dans un épais nuage de fumée de gaz lacrymogène, plusieurs fêtards avaient chuté de 5 à 6 mètres dans une eau à 21°C. Certains avaient été récupérés par un bateau de sauvetage nautique, spécialement conçu pour la nuit.

Mais Steve Maia Caniço n’avait jamais pu rejoindre le quai. Malgré les recherches entreprises, son corps n’avait refait surface qu’un mois plus tard, découvert par le pilote d’une navette fluviale.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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