« Concurrence déloyale » : les hôteliers français subissent un revers judiciaire contre Airbnb
Le tribunal de commerce de Paris a débouté ce lundi le principal organisme du secteur de l’hôtellerie-restauration.
L’Umih avait pris des mesures contre la plateforme Airbnb, qu’elle accusait de « concurrence déloyale ».
L’organisation fera appel de cette décision.
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C’est un coup dur pour l’Union des métiers de l’hôtellerie (Umih). Ce lundi 21 octobre, le tribunal de commerce de Paris a rejeté l’action en justice de l’Umih contre Airbnb. L’organisation a accusé la plateforme de « concurrence déloyale » . Elle a indiqué à l’AFP qu’elle comptait faire appel de cette décision.
« Les deux activités sont complémentaires »
L’organisation patronale a critiqué Airbnb pour « ne respectant pas la réglementation en vigueur, détournant illégalement une partie de la clientèle des hôteliers et créant une rupture d’égalité en matière de perception de la taxe de séjour, au détriment des collectivités locales ». « Nous saluons cette décision, qui est avant tout une victoire pour les familles françaises et qui confirme qu’Airbnb respecte les règles applicables aux plateformes. Cette procédure n’est rien d’autre qu’une énième tentative infondée d’un lobby hôtelier de protéger les intérêts de ses membres en s’attaquant aux hôtes, dont la grande majorité louent leur propre logement quelques jours par an.s’est félicité la plateforme dans une déclaration à l’AFP.
Dans sa décision, le tribunal considère notamment que « Au cours des débats, il est apparu à plusieurs reprises que dans la majorité des lieux où sont implantés les loueurs ou les hébergeurs clients d’Airbnb, il ne pouvait y avoir aucun fait générateur de préjudice pour les membres de l’Umih, les deux activités d’hôtellerie et de location courte durée étant , en ces lieux, complémentaires ». Le tribunal rejette également la demande de dommages et intérêts de 1,5 million d’euros de l’Umih et condamne l’organisation à verser 40 000 euros à Airbnb pour frais de justice.
Lors de l’audience de mi-septembre, l’avocat de l’Umih, Jonathan Bellaïche, a cherché à démontrer le statut d’Airbnb d’éditeur de contenus, qui tient les plateformes responsables de ce qu’elles publient, en s’appuyant notamment sur un arrêt de la cour d’appel de Paris de janvier 2023. L’avocat d’Airbnb, Jean-Daniel Bretzner, a indiqué avoir saisi la Cour de cassation.
« Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout »
« Airbnb travaille avec de nombreuses villes pour aider les hôtes à respecter leurs propres obligations, telles que la mise en œuvre de l’enregistrement, la déclaration et la collecte et le versement de la taxe de séjour. Le droit des familles de louer leur propriété est inscrit dans la loi et nous étudions toutes les options juridiques pour y parvenir. protégez-le et mettez fin aux pratiques hostiles de ce lobby. » qu’est-ce que l’Umih, prévient Airbnb ce lundi.
A la fin de l’audience, Jonathan Bellaïche, l’avocat de l’Umih, a évoqué « un pas » devant la presse : « Nous sommes prêts à aller au bout de toutes les procédures, jusqu’en cassation, avec la conviction que nous sommes justifiés en droit et que nous sommes les véritables victimes de cette situation injuste »a-t-il déclaré. La procédure, entamée en 2018, avait été suspendue dans l’attente de plusieurs décisions de justice, dont une décision de la justice européenne sur la réglementation française en matière de location meublée touristique de courte durée. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé en septembre 2020 que les demandes d’autorisation préalable établies par les communes pour louer un logement à plusieurs reprises étaient conformes au droit européen.
La France est le deuxième marché mondial d’Airbnb après les États-Unis. « Le monde entier vient d’être témoin du rôle essentiel joué par les hôtes Airbnb lors des Jeux de Paris 2024, en accueillant plus d’un demi-million de personnes dans des logements abordables »fait valoir la plateforme, qui vient de déployer à l’international le réseau de co-hébergeurs, un système initié en France permettant aux hébergeurs de gérer l’hébergement d’autres personnes sur la plateforme, à la manière d’un service de conciergerie.
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