Concurrence de La Poste, retard des candidats… Une société de contrôle technique de Foix arrête les examens du code de la route

C’est fini. Il n’est plus possible de passer le code de la route chez Sécuritest, l’entreprise spécialisée dans le contrôle technique située avenue Georges-Clemenceau à Foix. Depuis juin, Jérôme Marhuenda, le gérant de l’entreprise, a préféré mettre un terme aux sessions alors qu’il avait trouvé intéressante l’initiative de l’Etat il y a plusieurs années. « J’avais une salle qui ne servait à rien. Alors, quand le réseau Sécuritest nous a proposé d’organiser des examens du code de la route, c’était l’occasion d’en profiter pour l’utiliser. »

Les retards ne sont plus tolérés

Mais après « trois ou quatre ans » d’activité, Jérôme Marhuenda a baissé les bras. La cause : trop de désagréments liés au comportement des candidats. « À l’époque, on pouvait faire passer l’examen à une personne qui arrivait en retard. Mais la réglementation est devenue plus stricte avec les horaires, on ne peut plus dépasser. Si un candidat arrive avec cinq minutes de retard, il doit se réinscrire et payer à nouveau l’examen », explique le responsable.

Et comme ce problème survenait régulièrement à cause d’un problème de circulation, d’un retard de train ou simplement de la négligence des candidats, c’était alors à Jérôme Marhuenda de régler l’affaire. « A chaque fois, les gens ne comprennent pas, ils font des remarques. Quand on arrive d’Ax-les-Thermes ou de Tarascon avec un train qui n’est pas à l’heure, c’est vrai que c’est embêtant. Avec certains, ça a viré à l’engueulade. Il y en avait aussi qui n’étaient pas venus avec leur carte d’identité et ne comprenaient pas pourquoi on ne les acceptait pas », commente le responsable.

La Poste, plus proche des candidats

Sans compter que l’entreprise doit aussi faire face à la concurrence de La Poste, qui organise également les examens du code de la route. « Quand elle a lancé les sessions, on a perdu près de la moitié des candidats. La Poste est située en centre-ville, près du lycée. Évidemment, pour les lycéens, c’est à côté, alors que notre entreprise est plus loin. »

L’investissement n’en valait plus la peine. « Je gagnais 10 € par candidat et je faisais une ou deux sessions par jour, sachant que chaque session pouvait regrouper jusqu’à dix personnes », explique Jérôme Marhuenda. Ses sessions de code de la route pour les permis auto, moto et bateau se déroulaient de 12 heures à 13 heures, et c’était lui qui les encadrait. « J’accueillais les candidats, vérifiais leur identité, ils prenaient leur Code sur des tablettes, puis, le lendemain, recevaient les résultats grâce à leurs identifiants. »

Le manager ne regrette rien, « c’était très bien, ça s’est bien passé dans l’ensemble ». Depuis juin, il se concentre uniquement sur ses contrôles techniques et a donc plus de temps pour déjeuner.