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Concevoir les looks de la saison 3, une mission ultra-confidentielle

Concevoir les looks de la saison 3, une mission ultra-confidentielle

Les serpents enlacés et menaçants forment une coiffe féroce. Ce jeudi de janvier, Misty Phoenix, essaie pour la première fois sa tenue de Médusa répondant au thème du « look de grand méchant » pour la saison 3 de « Drag Race France ».

Elle commence par enfiler la coiffe reptilienne. « Ça va peut-être faire un peu mal pour l’instant, mais on va mettre de la mousse polyuréthane à l’intérieur. Tu vas prendre une perruque avec ça ? », demande Romain Thévenin, le styliste à qui la drag queen de 24 ans a confié la conception de plusieurs de ses looks pour l’émission de France 2. « Le jaune court ? Il va falloir l’aplatir comme une dingue. »

« Ce n’est pas très grave, mais c’est au cas où je devrais faire du lip-sync (chanter sur un playback), je ne peux pas performer avec ça sur la tête, c’est trop lourd », répond la candidate qui doit penser à tout et même à la possibilité de participer à l’épreuve de playback pour défendre sa place dans l’émission et, dans ce cas, mieux vaut pouvoir bouger librement.

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D’ailleurs, lors de l’essayage, Romain Thévenin a remarqué que le collier, lui aussi fait d’un serpent, risquait d’alourdir la structure et s’est demandé s’il ne fallait pas le retirer. On a eu la réponse dans le cinquième épisode, diffusé fin juin : Misty Phoenix a finalement défilé avec une coiffe plus légère.

Ce raccord, auquel 20 minutes Le casting, auquel a pu assister la chanteuse, était ultra-confidentiel. Il s’est déroulé une poignée de semaines avant le tournage de « Drag Race France » en février et bien avant que le casting ne soit officialisé fin mai. C’est l’un des aspects du concours peu connu du public : la confection des tenues avec des stylistes dont les noms ne sont jamais cités dans l’émission – mais que les drag queens ne manquent pas de créditer lorsqu’elles postent leurs looks sur Instagram.

Moments stressants avec l’imprimante 3D

Romain Thévenin, 31 ans, est un habitué des collaborations avec les artistes de l’émission. Il a dessiné des tenues pour Kitty Space et Cookie Kunty dans la saison 2, « et aussi pour Kam Hugh dans la saison 1 mais on ne les a pas vues à la télé ». Car, concrètement, une fois sélectionnées, la production fournit une liste de thèmes pour lesquels les drag-queens doivent préparer un look, sans savoir à quel épisode il correspond. Et elles ont à peine deux mois pour les préparer. Pour cette troisième saison, en plus du « look du grand méchant », Misty Phoenix a commandé à Romain Thévenin une robe « couture vivante » (vue dans l’épisode 2).

« Je lui ai donné quelques consignes. Par exemple, pour « couture vivante », j’avais déjà la perruque, blonde. Je lui ai donc dit « on va partir de ça et il faudra un style qui va avec », sachant que je m’habille toujours en noir et que je voulais essayer une tenue blanche pour changer. Pour la « méchante », je savais que je voulais être Méduse, qui est une figure que j’adore. Je voulais qu’elle soit une guerrière », explique la jeune artiste qui confie avoir pu avoir une somme confortable pour payer ses tenues. Le prix d’une certaine sérénité pour aborder le shooting.

« On gère généralement tout le temps, on travaille en fonction du brief et du budget du client. Avec des gros budgets, on peut se permettre de mettre du Swarovski, d’utiliser des matériaux nobles. Sinon, on s’adapte », confie Romain Thévenin, qui avoue avoir « des moments de stress avec l’imprimante 3D quand elle déconne. Elle coûte beaucoup d’électricité, environ 600 euros par mois. Rien que la coiffe de la Gorgone, il a fallu une semaine pour l’imprimer, avec trois ou quatre ratés. Je l’ai fait en quatre couches ».

« Nous poussons l’extravagance à son maximum »

Le créateur a l’habitude de mettre son talent au service de nombreuses personnalités d’horizons divers comme le rappeur SCH, la chanteuse La Zarra – dont il a réalisé la tenue pour l’Eurovision 2023 – ou le chorégraphe juge de « Dancing with the Stars » Chris Marques. Mais travailler avec la scène drag est pour lui « une joie particulière » : « on pousse l’extravagance au maximum. Il n’y a pas de limite à l’imagination ». C’est aussi pour lui « un bon moyen d’avoir une visibilité internationale ».

Il a également dessiné et prêté des tenues à Soa de Muse, qui représentera la France dans l’édition « Global All Stars » de la franchise « Drag Race » lancée le 16 août sur la plateforme WOW Presents Plus. « Je sais que RuPaul a fait des commentaires très positifs sur certaines pièces », révèle Romain Thévenin. Une consécration, en quelque sorte.

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