Concert de Springsteen annulé au Vélodrome : jusqu’au bout, le « Boss » a tout tenté
Chemise en jean et lunettes noires, il apparaît au centre de la scène. Nous étions en milieu d’après-midi, dans un stade Vélodrome toujours dans le silence. Il était 16 heures ce samedi, l’heure des habituelles balances d’avant-concert. C’est l’heure du « patron ». Celle où, entouré de son E Street Band, il allait enchaîner des bribes de tubes. Celui des derniers ajustements avant les accords parfaits, le spectacle arrive.
Un peu plus de trois heures avant sa véritable entrée sur scène et sa plongée devant des milliers de fans soulagés de ne plus attendre dehors, Bruce Springsteen travaillait, alors, à sa manière. En tant que patron. Modèle de rigueur, il a veillé à ajuster la moindre séquence. Le moindre détail. Tout a été savamment répété. L’orchestration derrière lui, où les cuivres toujours puissants ainsi que les cordes du violon de Soozie Tyrell ne cessent de prendre de l’ampleur. La synchronisation de ses complices du E Street Band augurait déjà d’une soirée comme le « Boss » sait en proposer.
Le E Street Band sans la voix de son « Boss »
Joyau de son douzième album studio, La montéelibéré en 2002, un an après les attentats du 11 septembre, Journée solitaire C’était alors l’occasion d’augmenter le niveau d’intensité. Était-ce à ce moment-là ou un peu plus tard ? Pourtant, l’ensemble a soudainement arrêté de jouer. Une vingtaine de minutes s’étaient écoulées depuis que Springsteen et son groupe avaient commencé à prendre leurs marques. Suffisant pour descendre de scène après avoir tout revu et s’isoler dans les couloirs du Vélodrome avant de se diriger progressivement vers le concert ? C’était une possibilité.