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Bourse Entreprise

Compensation : pas d’accalmie en vue entre Bruxelles et la City


Le feu est loin d’être éteint entre la Ville et Bruxelles sur la question des chambres de compensation. Et ces derniers jours, chaque camp est venu souffler sur les braises. L’enjeu : la volonté toujours intacte des régulateurs européens de voir revenir en Europe continentale une activité stratégique pour les acteurs financiers, la compensation des dérivés de taux. Un marché qui ne pèse pas moins de 105 000 milliards d’euros.

Instruments indispensables pour se prémunir contre les hausses de taux, ou pour convertir des taux fixes en taux variables, les swaps de taux d’intérêt en euros sont encore majoritairement traités par LCH, filiale du London Stock Exchange. Une anomalie pour Bruxelles, encore plus depuis le Brexit. Les chambres de compensation jouent un rôle essentiel dans la sécurisation des transactions, afin de pallier la défaillance de l’une des parties.

Rapatriement

Cependant, les régulateurs du Vieux Continent ont désormais moins de contrôle sur les chambres de compensation londoniennes. Et ils craignent qu’en cas de crise, les intérêts de l’Europe ne soient pas pris en compte en priorité par leurs homologues britanniques. Ils souhaitent donc rapatrier ces activités sensibles sous leur tutelle.

En l’absence d’une réelle alternative aux chambres de compensation londoniennes, les autorités européennes n’ont eu d’autre choix que de renouveler temporairement l’agrément qu’elles leur avaient accordé après le Brexit sous une équivalence. Mais en décembre 2022, Bruxelles est revenue à la charge, signalant que le délai de grâce accordé jusqu’en 2025 serait le dernier. Et qu’alors, les banques devraient montrer qu’elles ont effectivement compensé une partie significative de leurs transactions sur le territoire européen. La proportion exacte reste à définir.

CONTESTATION

Mais les banques ne l’entendent pas ainsi. « Londres est historiquement la première place mondiale pour les swaps de taux d’intérêt », explique Antoine Pertriaux, responsable de la recherche chez Adamantia. Les chambres de compensation y proposent leurs services pour toutes les devises. Cela crée un effet volume qui limite les appels de marge pour les banques. Si une partie de leurs transactions devait être réalisée avec des acteurs européens, les établissements bancaires seraient mécaniquement privés de ces économies d’échelle.

Selon le « Financial Times », de grands acteurs européens comme BNP Paribas, Société Générale ou Deutsche Bank et plus largement la Fédération Bancaire Européenne ont donc exprimé leur opposition à Bruxelles. Ils pointent notamment un risque pour l’attractivité des marchés financiers. Et l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA), qui regroupe des spécialistes des produits dérivés, a également exprimé son inquiétude.

réponse

Du côté du gendarme du marché européen, nous avons élevé la voix. Le responsable de la compensation de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) s’est dit « inquiet » du fait que les grands acteurs anglo-saxons n’aient pas encore initié la migration de leurs opérations de compensation vers le Vieux Continent. Il les a prévenus que plus ils attendaient, plus le risque de devoir précipiter les opérations en 2025 était grand. Une manière de montrer que la date couperet était toujours d’actualité.

Pour la Ville comme pour l’Union européenne, ce combat pourrait s’avérer contre-productif. Le gagnant pourrait bien être les États-Unis. Déjà, les mesures protectionnistes de part et d’autre de la Manche concernant les opérations de swap ont permis aux plateformes américaines – reconnues par Londres et Bruxelles – de gagner en volume. Ils ont exécuté la moitié des transactions en euros. Assez logiquement, les chambres de compensation américaines pourraient, à terme, chercher à leur tour à accroître leur part de marché, au détriment des deux belligérants.

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