Comores – Mayotte : Un mariage qui ne passe pas

Lorsqu’Anisha et Florence ont signé leur acte de mariage le 25 mai à Mamoudzou, elles n’imaginaient sans doute pas faire autant de bruit. Deux réalités s’affrontent dans un même archipel : à Mayotte, territoire français, le mariage homosexuel est autorisé, et l’homophobie est interdite. Aux Comores, c’est tout le contraire.

Le village d’origine d’Anisha, au nord des Grandes Comores, a reçu la visite des autorités religieuses. Son beau-père a dû s’excuser publiquement. Sa mère, en larmes dans une vidéo, a dénoncé cette union. Un adjoint du Grand Mufti a condamné des « comportements odieux ».

Une émission de télévision annulée à la dernière minute

La pression est telle que les deux jeunes femmes ont demandé l’annulation de la diffusion de leur témoignage dans l’émission « Maesha » qui devait être diffusée dimanche dernier à Mayotte la 1er.^temps« afin de ne pas nuire davantage à la famille et au village d’Anisha », explique la chaîne.

Aux Comores, l’homosexualité est punie de six mois à deux ans de prison et de 600 euros d’amende, mais cet article du code pénal n’est en réalité pas appliqué. La justice est moins clémente dans de nombreux pays africains qui vont jusqu’à imposer la peine de mort, comme l’Ouganda ou le Zimbabwe.

Le nouveau Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a récemment déclaré que l’homosexualité resterait un « casus belli » entre l’Europe et le continent.

Un seul pays africain a autorisé le mariage pour tous : l’Afrique du Sud sous Mandela… avant même la France.