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COMMENTAIRE. Boycotter le Ballon d’Or, une réaction enfantine d’un mauvais perdant du Real Madrid

Ceux qui sont absents ont toujours tort. L’adage est connu, mais il a trouvé une nouvelle illustration au Théâtre du Châtelet, à Paris, lundi 28 octobre. Alors que les plus grands joueurs du football mondial étaient invités à assister à la cérémonie du 68e Ballon d’Or, plusieurs invités manquaient à l’appel.

Bien informé en amont des résultats de la soirée, le Real Madrid a préféré boycotter la messe annuelle de Football français. Prétendant un vol délibéré et estimant que son ailier brésilien Vinicius Junior méritait ce trophée, le Real Madrid s’est comporté comme un petit enfant gâté.

Quatre grands noms mais pas le plus fort

En tournant le dos à la cérémonie du 68ème Ballon d’Or, le Real Madrid n’a pas seulement agi comme un club mécontent, il a insulté la longue liste de vainqueurs, de légendes actuelles et passées. Alors qu’il peut se targuer d’être le club qui a fourni le plus de Ballon d’Or de l’histoire (12, à égalité avec le FC Barcelone), le club madrilène pleurniche, blessé d’avoir eu sa main en peluche.

Une gifle à domicile contre son rival Barcelone aurait pu suffire à une invitation à retrouver un peu d’humilité. Ce n’était clairement pas suffisant.

Parmi les cinq prétendants les plus crédibles au Ballon d’Or, quatre ont joué pour le Real Madrid : Vinicius Junior, Jude Bellingham, Dani Carvajal et Kylian Mbappé. Ajoutez à ce casting Toni Kroos et Antonio Rüdiger et voici le contingent madrilène nommé parmi les trente meilleurs joueurs du monde en 2023-2024. Une pile de stars qui permet de remporter des titres, de conquérir des supporters, de rapporter de l’argent. Mais aussi pour partager les votes lors du vote.

Pour rappel que le football est un sport d’équipe, qu’on ne peut pas tout gagner, et que c’est mieux ainsi, c’est finalement Rodri qui a reçu le 68e Ballon d’or de l’histoire des mains de George Weah.

Récompenses boudées et valeurs bafouées

Il y a quelques années, Robert Lewandowski acceptait sa place au premier rang avec le sourire, malgré la certitude d’être dépassé par Lionel Messi. Un peu de classe, facile à donner. Ce lundi 28 octobre, Carlo Ancelotti aurait dû recevoir le trophée Johann Cruyff du meilleur entraîneur, et Kylian Mbappé le prix Gerd Müller du meilleur buteur. Le Real Madrid dans son ensemble a également été sacré club de l’année. Sans que personne ne vienne réclamer le trophée.

Que Vinicius Junior agisse comme un footballeur gâté, frustré d’avoir été écarté, est compréhensible. Le Brésilien fait partie d’une nouvelle génération de joueurs, stars avant d’être champions, adorés avant de le prouver, et dévastés de n’être que le deuxième meilleur joueur du monde. En revanche, que l’institution madrilène, aussi prestigieuse soit-elle, décide d’ignorer une cérémonie qui était sur le point de lui donner la part belle, est incompréhensible, ridicule et bien mesquin.

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Il est évidemment plus facile de boycotter une soirée dans un théâtre parisien qu’un match de Super Coupe d’Espagne organisé en Arabie Saoudite. Les principes et valeurs du « plus grand club du monde » sont assumés. Chacun y verra ce qu’il veut, et les supporters défendront ardemment leur club en toute subjectivité. Mais un peu de dignité n’est pas trop demander.

Le Real Madrid pourrait, s’il le souhaite, racheter Rodri, Haaland et Guardiola, rejoindre la Superligue, créer son propre Ballon d’Or… Ils ne pourront jamais être éternellement les plus forts. Ceux qui sont absents ont toujours tort.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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