comment va évoluer le code du travail ?
Pour faire face aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, un décret a été mis en place par le gouvernement pour aménager le temps de travail de certains salariés.
Une mesure exceptionnelle. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas et avec eux quelques changements, notamment au niveau du code du travail. Voici ce qui va changer.
Le 23 novembre, le Premier ministre et la ministre du Travail de l’époque, soit Élisabeth Borne et Olivier Dussopt, ont mis en œuvre le décret n° 2023-1078, une dérogation qui modifie exceptionnellement et temporairement certaines lois du code du travail, dans le cadre de la Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Ce texte autorise notamment certaines professions à passer à la semaine de travail de sept jours. Avant ce texte, et en temps normal, le code du travail interdisait aux employeurs de faire travailler un salarié plus de six jours d’affilée. Ces derniers doivent également bénéficier d’un repos hebdomadaire d’au moins 25 heures consécutives.
Qui peut être concerné par cette mesure ?
Toutefois, cette exonération ne s’applique pas à toutes les professions. Comme l’indique Légifrance, le site du service public de diffusion du droit, ce texte concerne uniquement « les employeurs et salariés des entreprises participant à l’organisation des Jeux olympiques ».
« Du 18 juillet 2024 au 14 août 2024, le repos hebdomadaire peut être suspendu en application de l’article L. 3132-5 du code du travail dans les établissements connaissant une augmentation extraordinaire du travail aux fins de captation, de transmission, de diffusion. et la retransmission des compétitions organisées dans le cadre des Jeux Olympiques de 2024 ainsi que d’assurer les activités liées à l’organisation d’événements et à l’exploitation des sites liés à l’organisation et au déroulement des Jeux Olympiques. peut également être lu sur le site.
Les dates d’application du décret sont plus larges que celles de la durée des JO de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au dimanche 11 août 2024, si bien que les périodes d’ouverture et de fermeture des Jeux sont incluses.
Le repos hebdomadaire sera-t-il compensé ?
Si le repos hebdomadaire peut être suspendu pour les professions concernées, il doit néanmoins être compensé.
Dans un premier temps, les heures travaillées lors de cette journée de travail supplémentaire doivent être considérées comme des heures supplémentaires et donc être rémunérées en conséquence.
Légifrance a également précisé que, selon l’article L. 3121-33 du code du travail, « un repos compensateur au moins égal à la durée du repos suspendu » doit être accordé « aux salariés concernés immédiatement après la période mentionnée ». Les salariés concernés pourront alors bénéficier de leur repos compensatoire après le 14 août 2024, date de fin du décret.
Y a-t-il d’autres exceptions ?
Selon la loi du 19 mai 2023 relative aux Jeux olympiques et paralympiques, les commerces « situés à proximité ou dans une ville accueillant les Jeux » seront autorisés à ouvrir le dimanche et pourront donc demander à leurs salariés d’effectuer des heures supplémentaires.
Les établissements souhaitant ouvrir le dimanche doivent néanmoins demander et recevoir au préalable l’autorisation du préfet. Quant aux salariés, la loi du 19 mai 2023 explique qu’ils doivent être « volontaires » et avoir « donné leur accord par écrit ».
Ces derniers pourront alors bénéficier d’une rémunération au moins égale au double de la rémunération normalement due, d’un repos hebdomadaire organisé en rotation dans la semaine et d’un repos compensatoire équivalent dans le temps.
Enfin, plus généralement, le code du travail autorise un employeur à augmenter la durée du travail de ses salariés si son activité augmente. Il doit néanmoins respecter certaines conditions, comme ne pas prévenir son salarié au dernier moment et donc demander des heures supplémentaires dans la limite de 1/10ème de la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail prévue dans le contrat de travail de ce dernier.