Comment unir les classes populaires pour vaincre le RN ?
Alors qu’au premier tour des législatives, 57% des ouvriers et 44% des salariés ayant voté ont glissé un bulletin RN, comment la gauche peut-elle reconquérir les classes populaires ? Quatre de ses représentants, élus face à des candidats d’extrême droite en juillet dernier, se sont réunis ce samedi à l’Agora de la Fête de la Humanité pour répondre à cette question essentielle pour conquérir le pouvoir.
Un échange parfois virulent mais toujours respectueux et constructif, qui a eu lieu quelques jours après une interview de François Ruffin, qui a déclaré sur BFMTV son « désaccord électoral et moral » avec Jean-Luc Mélenchon suite aux propos du leader insoumis appelant à « Mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires » et à « laisse tomber tout le reste. »
Dans le titre de ce débat, les mots « classes ouvrières » sont écrits au pluriel, est-ce que cela a du sens, selon vous ? Existe-t-il une classe ouvrière urbaine et une classe ouvrière rurale distinctes ?
Marie Pochon
Député écologiste de la Drôme
Il y a évidemment des différences de sociologie, de vécu entre les zones rurales et les zones de périphérie ou de centre-ville. Dans ma circonscription, qui est très rurale, il y a 240 communes très isolées dans les montagnes du Vercors et des Baronnies. C’est un territoire magnifique mais les gens qui y vivent sont confrontés à de nombreuses difficultés : désertification médicale, écoles qui ferment, mauvais accès aux services publics.
En termes de mobilité, plus de 80% des habitants de ma région utilisent la voiture au quotidien. C’est une dépendance absolument terrible alors que 10 à 15% des gens n’ont pas de permis, probablement encore plus n’ont pas les moyens de se payer une voiture, avec le coût du carburant, du contrôle technique. La crise sociale que nous traversons actuellement creuse encore davantage la fracture territoriale.
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