Déshabillée pour l’hiver
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Si l’auteur présumé de la fraude massive, révélée par France Info ce vendredi 27 septembre, a été identifié comme une ancienne responsable de la trésorerie de l’entreprise, la question se pose de savoir comment elle a procédé, et si les sommes ont pu être couvertes.
L’arnaque pourrait constituer l’intrigue d’un bon thriller financier. Kiabi, célèbre chaîne de magasins de vêtements à bas prix, a annoncé ce vendredi 27 septembre être « victime d’une fraude financière sophistiquée et à grande échelle. » Derrière cette expression alambiquée, il faut comprendre un détournement de 100 millions d’euros, révélé le matin même par France Info. L’affaire a débuté il y a un an, en juillet 2023, lorsque Kiabi a découvert lors de contrôles internes que 100 millions d’euros avaient disparu de ses comptes.
A l’origine cette somme était transférée à une banque « situé en Europe », selon une source proche de l’enquête, afin de la faire fructifier. Dans leur jargon inimitable, les financiers appellent ce type de mouvement de « placement de trésorerie ». Le secteur de l’habillement est une activité cyclique. Il arrive donc, lorsqu’une entreprise dispose de liquidités disponibles, qu’elle investisse ces fonds dans des produits financiers à court terme avant de les récupérer quelques semaines ou mois plus tard. Dans le cas de Kiabi, et selon les informations disponibles, ce serait le responsable de la trésorerie de l’entreprise qui aurait réalisé ce mouvement de fonds. Le seul problème, c’est que lorsque la direction de Kiabi a voulu reprendre possession de ses 100 000