Comment respecter la Journée du maillot orange

Les créateurs et vendeurs de pulls orange, symbole de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, se sont multipliés au Canada, mais ils ne sont pas tous égaux.
Lancé en 2013, le pull orange est devenu un symbole de solidarité avec les survivants des pensionnats. L’idée est née de l’histoire d’une fillette de 6 ans, Phyllis Webstad, et s’est depuis répandue.
Cependant, l’Orange Sweater Society n’a pas l’exclusivité sur les pulls orange ou sur leur slogan « Every Child Counts ». Depuis, plusieurs organisations ont lancé leur propre déclinaison du pull.
C’est le cas de Diana Frost, la fondatrice de Société de Réconciliation CIF, qui a choisi de lancer un maillot orange en 2017. A l’époque, il était difficile d’obtenir le maillot officiel.
J’ai moi-même eu du mal à trouver un pull orange avec une œuvre d’art autochtone sur le devant. Je voulais quelque chose d’authentique, qui apporte une contribution aux communautés autochtones.
Le pull a été créé en collaboration avec l’artiste Kalum Teke Dan et comporte le slogan officiel. Aujourd’hui, Diana Forst produit chaque année des milliers de pulls orange. Les bénéfices des ventes sont réinvestis dans la marche PokaiksLes enfants, qui se déroule à Calgary depuis plusieurs années.
Diana Forst a créé la compagnie Coloring It Forward qui a pour but de mettre en valeur les artistes issus des communautés autochtones et métisses.
Photo : Radio-Canada / Édith Boisvert
Pour l’artiste de Calgary, il ne s’agit pas simplement de porter un pull orange pour faire preuve de solidarité, mais il est important d’avoir une démarche dans cet achat : C’est une cause très importante, il est important que vous trouviez un pull produit par une entreprise ou un ONG indigène.
Attention aux arnaques
Wes Lafortune du Better Business Bureau affirme que les consommateurs doivent être prudents lorsqu’ils effectuent leur achat. Dans le passé, certaines entreprises vendaient des pulls orange sans être liées à une association caritative.
Pour éviter d’acheter un pull auprès d’une entreprise qui ne contribue pas aux communautés autochtones, il conseille de se renseigner sur les vendeurs. «Les petites entreprises, tout comme les grandes, doivent être responsables, elles doivent montrer où va l’argent», ajoute Wes Lafortune.
Cette année, aucune escroquerie n’a été signalée au Better Business Bureau.
Partenariat avec les grands magasins
Il est également possible d’acheter des pulls orange dans les grandes surfaces tout en soutenant des organismes à but non lucratif. A Pneu canadienles bénéfices sont reversés à Projet Maillot Orangequi vise à sensibiliser les jeunes joueurs de hockey à l’histoire des pensionnats pour peuples autochtones.
Tigre Géant vend également des pulls portant le slogan « Chaque enfant compte ».
La vente est une collaboration avec Inspirer et l’artiste Patrick Hunter. Tous les bénéfices sont reversés à cet organisme qui offre des bourses à ceux qui souhaitent poursuivre des programmes d’études dédiés aux peuples autochtones ou aux langues autochtones après le secondaire.
L’année dernière, la vente a permis de récolter 207 000 $.
Walmart vend également plusieurs pulls créés par Fierté autochtone et on peut lire sur son site internet que tous les bénéfices sont également reversés à l’organisation Inspirer. En revanche, sur le site de la grande marque, on peut trouver un autre pull, une chemise plutôt, mais rien n’indique que le vendeur soit lié à une communauté ou organisation indigène.
C’est surtout sur les boutiques en ligne qu’il est plus difficile de s’assurer d’où vient le produit et où va l’argent.
Par exemple, sur Amazone, de nombreux vendeurs font de la publicité pour des pulls en soutien à la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation. Cependant, il n’y a aucune mention de dons ou de volonté de contribuer aux fonds d’une organisation sur les pages de ces vendeurs.
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