DÉCRYPTION – Le chef du Kremlin accueille à Kazan un sommet de trois jours de ce groupe de pays dits émergents, aux intérêts souvent contradictoires.
Envoyé spécial à Kazan
C’est une vieille ville au bord de la Volga, célèbre pour sa forteresse (kreml’), ses mosquées et ses églises. La « capitale » du Tatarstan, république majoritairement musulmane au sein de la Fédération de Russie, n’a pas été choisie au hasard pour accueillir, à partir de ce mardi, le sommet des Brics, un groupe informel de pays parfois qualifiés d’« émergents » : Kazan est en effet considéré comme en Russie comme l’une des portes d’entrée vers l’Asie.
Le signal est clair de la part de Vladimir Poutine, qui entend influencer ce club de neuf pays (1) dans le sens d’une alliance politique anti-occidentale visant à contrer le système. « unipolaire » – comprendre la domination des États-Unis sur l’économie mondiale et la géopolitique. Alors que l’issue de la guerre en Ukraine n’est toujours pas en vue, le président russe entend aussi démontrer que son pays, soumis à quatorze séries de sanctions de l’Union européenne, n’est pas dans la…