Divertissement

comment Pierre Niney est devenu un acteur incontournable du cinéma français

Pierre Niney vient présenter l’un des films français les plus attendus de l’année, « Le Comte de Monte-Cristo », une nouvelle adaptation du roman d’Alexandre Dumas.

Cannes a accueilli en peu de temps deux faces de Pierre Niney. L’acteur français de 35 ans était sur la Croisette début avril lors du festival Canneseries pour présenter Fiasco, une série comique réalisée pour Netflix avec François Civil et Géraldine Nakache. Il revient mercredi 22 mai, sur grand écran cette fois, pour présenter Le Comte de Monte-Cristo, nouvelle adaptation du roman d’Alexandre Dumas, signée par le duo Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière et projetée hors compétition. Un blockbuster français qui marque l’aboutissement d’une trajectoire qui l’a mené au sommet du cinéma français. Retour sur les moments charnières de sa carrière.

Il fait ses débuts à la Comédie Française

Les comédiens Elsa Lepoivre et Pierre Niney sur la scène de la Comédie Française en pleine représentation de

Pierre Niney n’a pas mis longtemps à trouver sa voie. Ce fils de professeurs « le clic » lorsqu’il découvre François Morel sur scène. Il assiste à la représentation de la pièce Les pieds dans l’eau. « J’avais 6 ans, sans inhibitions, et j’ai commencé à lui parler. Il me répondait en improvisant et faisait rire la salle. Mes parents étaient gênés. J’ai trouvé qu’avoir la capacité d’être sur scène et de réagir était un super pouvoir »il dit dans Le Figaro. Le théâtre, qu’il débute à l’âge de 11 ans, marque son adolescence.

« Au collège et au lycée, je ne faisais qu’aller au cinéma, au théâtre et jouer, jouer, jouer. »

Pierre Niney

dans « Libération »

Après son baccalauréat littéraire, la classe libre du Cours Florent, puis du Conservatoire, qu’il n’a pas eu le temps de terminer, Pierre Niney rejoint la Comédie-Française en octobre 2010. « J’ai vérifié le préfixe du numéro de téléphone sur internet, j’étais tellement sûr que c’était un canular »il se souvient dans Libérer. À seulement 21 ans, il en devient le plus jeune résident.

Là, il a appris la patience et l’humilité.  » Soixante-dix fois j’ai joué Des conditions attachéesavec une seule réponse, puis deux heures d’attente dans ma loge avant d’aller me dire bonjour »il se souvient dans Revue Psychologies. Il se frotte contre Phèdre de racine ou Un chapeau de paille italien par Eugène Labiche, mais après cinq ans passés « sa maison »l’acteur veut s’envoler vers d’autres cieux. « Je voulais ouvrir un nouveau chapitre et je voulais repartir avec tous les bons souvenirs que j’avaisil analyse dans Technikart. J’avais besoin d’une nouvelle énergie dans ma vie. »

Il assume les rôles de jeune leader

Pierre Niney et Virginie Efira à l'avant-première du film "20 ans d'écart"par David Moreau, à Paris, le 5 mars 2013. (BENHAMOU LAURENT/SIPA)

Le cinéma n’a pas attendu longtemps avant de lui ouvrir ses portes. Il enchaîne d’abord des petits rôles : lycéen à MDR par Lisa Azuelos, apprentie chocolatière à L’anonyme émotionneldeux apparitions avec Robert Guédiguian dans L’armée du crime Et Les neiges du Kilimandjraro. Puis, un rôle plus conséquent dans la comédie J’aime regarder les fillesde Frédéric Louf. « Parfois, on me dit que ça va vite pour moi, mais, avant d’avoir un rôle principal, j’ai joué dans douze longs métrages où j’ai fait de très courtes apparitions »il se souvient dans le magazine Version féminine.

« J’ai eu le temps de comprendre un peu le monde dans lequel j’entrais avant de vouloir vraiment jouer un rôle principal et de l’obtenir. C’est arrivé jeune, mais cela n’est pas arrivé rapidement.

Pierre Niney

dans « Version Fémina »

Avec Comme des frèrespar Hugo Gélin, et 20 ans d’écartComédie romantique avec Virginie Efira, le grand public découvre cet acteur au physique de jeune star. « C’est rare, il représente la beauté, la grâce, le masculin et ça lui échappe ! » explique Muriel Mayette-Holtz, ancienne directrice de la Comédie française qui l’a recruté, en Le Figaro. « Il avait tout ce que je recherchais : un physique fin et charmant, un côté juvénile un peu naïf, mais aussi un œil vif et une mine d’une grande maturité »énumère Hugo Gélin dans le même journal.

Il explose dans « Yves Saint Laurent »

Pierre Niney pose avec son César pour son rôle dans

Au départ, l’acronyme YSL n’était qu’une taille de vêtement pour l’acteur, comme il l’explique sur TF1. Il n’a que 21 ans lorsque le réalisateur Jalil Lespert vient lui proposer le rôle de créateur. L’acteur éprouve « une curiosité pour le personnage et pour son histoire d’amour avec Pierre Bergé »il remarque dans Le Figaro. Pour préparer ce premier grand rôle, il adopte le « méthode bulldozer » : « J’ai décidé de tout lire, de tout voir. »

Il accède aux archives de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, il échange avec les proches du créateur, sa muse Betty Catroux et Pierre Bergé bien sûr. Il prend des cours de dessin, afin de trouver le trait et la manière de tenir le crayon du dessinateur. « J’ai aussi eu un coach en stylisme qui m’a appris à toucher les tissus, à draper… » il ajoute Version féminine.

« Ça aurait pu être vertigineux mais, très vite, je me suis réfugié dans le travail, ma seule philosophie pour ne plus penser à la pression. »

Ce rôle lui vaut le César du meilleur acteur en 2015. À 25 ans, il devient le plus jeune lauréat dans cette catégorie. Un prix totalement inattendu, comme il le confie à Canal+. Il y aura un avant et un après pour lui. « Yves Saint Laurent m’a donné un gros coup de pouce. J’ai senti que c’était une étape importante et le César 2015 du meilleur acteur était évidemment une prime. Cela m’a donné confiance pour l’avenir”il admet dans Le télégramme.

La suite se construit justement avec la même implication dans ses rôles, qu’il prépare seul, coupé du monde. Pour Frantz, de François Ozon, il apprend l’allemand et le violon. Pour Sauver ou périr, de Frédéric Tellier, dans lequel il incarne un pompier, il a pris près de dix kilos de muscle. Dans Boîte noiredans lequel il incarne un jeune acoustique qui enquête sur un crash d’avion, il filme et regarde les vrais techniciens pendant des heures afin de s’adapter « leur rythme et la façon dont ils tapent sur leurs claviers d’ordinateur »il détaille dans Paris-Match.

Il s’amuse dans les comédies

Le réalisateur Igor Gotesman et l'acteur Pierre Niney lors de la promotion de la série Netflix, "Fiasco", le 29 avril 2024, à Paris.  (MARC PIASECKI / GETTY IMAGES EUROPE)

S’il a été sacré pour un rôle dramatique, Pierre Niney a toujours cultivé sa veine comique. Fan de Charlie Chaplin, Jim Carrey ou encore Louis de Funès, il aime varier ses plaisirs. « Au théâtre, je jouais des tragédies et des comédies (…) et je n’ai jamais envisagé ce métier sur un seul registre »il déclare dans Indiquer. Quand il veut de la légèreté, après avoir enchaîné Yves Saint Laurent Et Un homme idéal de Yann Gozlan, deux rôles exigeants, il tourne par exemple Cinq avec son ami Igor Gotesman.

Il rencontre ensuite François Civil avec qui ce fut un coup de foudre. « immédiat »assure Pierre Niney dans Le Figaro Madame. Le trio se retrouve dans Fiascoune série qui raconte le tournage d’un film qui tourne au cauchemar. « J’ai tendance, en effet, à aller retrouver des amis (…) pour faire de la comédie parce que j’ai l’impression de faire partie de la famille, dans une culture commune de la comédie, on a toujours ri des mêmes films »explique l’acteur dans Les échos.

En témoigne également son alchimie avec Jonathan Cohen dans La flamme Alors La torche sur Canal+ et dans la saison 3 de l’émission « LOL…qui rit sorte » sur Amazon Prime. Dans le programme court Casting(s)imaginé sur les bancs du tribunal Florent avec son ami Ali Marhyar et écrit avec Igor Gotesman, il invite aussi à rire de nombreux complices, comme le rappeur Orelsan ou l’acteur Eric Judor.

Il porte le blockbuster « Le Comte de Monte Cristo »

Pierre Niney incarne Edmond Dantès dans

Désormais, Pierre Niney est devenu « bankable », des projets voient le jour autour de son nom. Le public le suit dans le thriller Boîte noirequi a attiré plus d’un million de spectateurs, en Le livre des solutionspar Michel Gondry, une de ses idoles, qui compte près de 500 000 entrées, voire Goliath, un drame sur le scandale des pesticides, qui cumule près de 800 000 entrées. Pierre Niney est suffisamment connu pour que Thomas Pesquet veuille le contacter depuis Houston pour le féliciter pour son rôle dans Boîte noire. Des appels qu’il a soigneusement ignorés de peur d’être victime d’un canular, comme il l’avoue dans Libérer et sur son compte.

« C’est très émouvant pour moi de le voir devenir ce que j’attendais : c’est l’un des meilleurs acteurs de sa génération. »

Hugo Gélin, réalisateur

dans « Le Figaro »

Quelques mois après que son ami François Civil ait endossé le costume de D’Artagnan dans LE Trois MousquetairesPierre Niney côtoie également Alexandre Dumas dans une adaptation de Comte de Monte-Cristo avec un budget de 43 millions d’euros. Pourquoi lui ? « Dantès est comme Cyrano. (…) Il nous fallait quelqu’un qui soit capable d’être crédible à 20 ans comme à 40 ans. Quelqu’un qui soit une figure à la fois sombre, mélancolique et revancharde. Pierre était une évidence (…) C’est la première fois que nous écrivons en pensant à un acteur.»ont justifié les réalisateurs Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière dans le magazine D’abord.

Là encore, l’acteur a travaillé dur : escrime, équitation, cascades, apnée, cours d’italien et de roumain… Pierre Niney s’est aussi transformé physiquement. « C’est environ quatre heures de préparation. (…) C’est un travail de précision, avec des prothèses, un maquillage très précis, dans un ordre très précis. C’est un travail véritablement artisanal et d’artiste total », explique-t-il sur RTL. L’interprète d’Edmond Dantès a également partagé des images du tournage d’une scène de baignade en pleine tempête et a dévoilé le secret des stars hollywoodiennes pour tenir 6 ou 7 minutes sous l’eau. « Ils prennent de l’oxygène pur avant la plongée. Vous doublez en fait votre temps », explique-t-il dans le podcast « Floodcast ». Il a duré 3 minutes et 40 secondes. Cela était nécessaire pour illustrer son investissement dans « l’un des projets les plus passionnants de (son) vie »comme il l’a annoncé sur son compte X.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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