Comment Moscou utilise les chemins de fer pour intégrer des territoires ukrainiens à la Russie

Publié le 7 avril 2024 à 17h36 / Modifié le 8 avril 2024 à 08h45.

Le 18 mars, sur la Place Rouge. La scène est montée et la foule scande « Russie, Russie, Russie » en attendant l’apparition de Vladimir Poutine. La veille encore, le chef de l’Etat avait été réélu pour un cinquième mandat. Mais ce jour-là, Moscou fête les 10 ans de sa « réunification » avec la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Bon sport, le maître du Kremlin a invité ses trois concurrents à la fête ; celui-ci ne représenta à aucun moment un danger pour son plébiscite. « Même si nous avons des approches différentes pour atteindre nos objectifs nationaux, nous partageons une seule patrie, la Russie, et la Crimée en fait partie pour l’éternité », a-t-il expliqué devant la foule enthousiaste.

Vladimir Poutine a multiplié les métaphores sur cette péninsule décrite comme « un porte-avions insubmersible qui a regagné son port d’attache ». Mais aussi sur les quatre autres régions ukrainiennes tombées sous la botte russe, par rapport aux enfants qui ont fini par retrouver la « grande famille russe ». Une réunification non seulement en paroles mais aussi en actes, s’est félicité le président russe qui a annoncé à cette occasion que la première partie du chemin de fer reliant Rostov-sur-le-Don, au sud de la Russie, à la Crimée était désormais opérationnelle. Bientôt, il ira à Sébastopol et constituera une « alternative au pont de Crimée », a-t-il souligné.