Comment mieux respirer à la maison ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2020, la pollution de l’air intérieur a été responsable de 3,2 millions de décès, dont plus de 237 000 décès d’enfants de moins de 5 ans. Sans parler des effets combinés à la pollution de l’air extérieur : une combinaison responsable de plus de 6 millions et demi de décès prématurés chaque année. La pollution de l’air intérieur peut entraîner des accidents vasculaires cérébraux, des cardiopathies ischémiques, des maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) ou même un cancer du poumon ou du nasopharynx. Pourquoi nos maisons, nos maisons, nos bureaux sont-ils pollués ? Et comment lutter contre ces poisons ?
« Les polluants dans les maisons sont de toutes sortes, explique le professeur Thomas Similowski. Il existe des polluants organiques, qui proviennent de moisissures et de champignons ; il y a des polluants chimiques, de la poussière… Et chaque fois que nous respirons de l’air à l’intérieur de notre maison, nous respirons beaucoup de choses absolument incroyables. Quand on les liste, ça fait un peu peur. A quoi s’ajoute le fait que « nos intérieurs sont insuffisamment aérés et aéréssouligne Nhän Pham-Thi. L’air ne circule pas. Nous avons donc des concentrations énormes qui peuvent être bien plus fortes que la pollution extérieure. »
Parmi les polluants présents dans nos maisons, dans nos appartements, dans nos bureaux, il y a le tabac, les tapis et revêtements de sol, les produits de bricolage, les bougies parfumées, les produits ménagers, les appareils à combustion, l’humidité, les moisissures, les acariens, les poils d’animaux, la cigarette électronique. . « On connaît les toxicités de ces produits pris un à un, mais il est difficile de modéliser l’effet cocktail de tous ces éléments sur le corps humain », poursuit Nhän Pham-Thi. Il est presque impossible d’étudier les effets associés de ces produits chimiques à l’intérieur de notre corps, car ils vont interagir les uns avec les autres, produire de nouvelles particules et avoir des effets différents sur le cerveau, les voies respiratoires et nos organes. , nos surfaces. C’est beaucoup trop complexe.
Conseils pour lutter contre la pollution de l’air intérieur
- Aérer au moins 15 à 20 minutes par jour. « Il faut vraiment que l’air circule, sinon on accumule tous ces polluants à l’intérieur. Ne bloquez pas les aérations, la ventilation mécanique a vraiment besoin de fonctionner. C’est vraiment très, très important pour notre santé. »insiste Nhän Pham-Thi.
- Évitez de fumer à l’intérieur. « La fumée de cigarette contient 3 000, 4 000 composés : il n’y en a pas un qui ne soit toxique, explique Thomas Similowski. En France, s’il n’y avait pas de tabac, pas de cigarette, on n’aurait pas de BPCO, cette maladie qui touche 3,5 millions de personnes et qui détruit les bronches et les poumons. » Il précise qu’au-delà du tabagisme primaire (c’est vous qui fumez) et du tabagisme passif (les autres inhalent votre fumée), des substances toxiques se déposent aussi partout, sur les tapis, les tapisseries, les papiers peints, dans la voiture, et contribuent à la pollution de l’air intérieur.
- Vérifiez votre ventilation (VMC)nettoyez-le, remplacez-le, ou même « Faites des trous dans les portes et les fenêtres pour créer un courant d’air. »
- Limiter les produits de nettoyage. « Nous n’avons besoin de rien, nous ne sommes pas à l’hôpital, nous n’avons pas besoin d’être désinfectés. » toujours selon Nhän Pham-Thi.
- Se procurer des capteurs de pollution individuels sur internetmais attention à choisir des modèles officiellement validés, recommande Isabella Annesi-Maesano.
- Évitez les parfums d’ambiance, les bougies parfumées, l’encens, les peintures toxiques, les colles. Lorsque vous déballez un nouveau meuble en plastique ou en aggloméré, laissez-le quelques jours ou semaines dans une pièce bien aérée.
- Certains purificateurs d’air commencent à être efficaces. Ils restent chers, mais des études montrent des effets potentiellement bénéfiques. Il en existe plusieurs types : privilégiez ceux qui filtrent, plutôt que ceux qui fonctionnent par réaction chimique, car ils peuvent produire de l’ozone.
Invités
- Nhän Pham-Thi, pédiatre et allergologue
- Thomas Similowski, professeur de pneumologie à la faculté de médecine de Sorbonne Université et chef du service R3S (Respiration, Réanimation, Réadaptation respiratoire, Sommeil) à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il est l’auteur de : Les super pouvoirs de la respirationAlbin Michel, 2024, co-écrit avec Guillaume Jacquemont.
- Isabelle Annesi Maesano, directeur de recherche à l’Inserm et professeur d’épidémiologie environnementale.
L’invité de 8h20 : la grande interview
22 minutes
- La rubrique Quoi de neuf docteur ? par Boris Hansel
- La chronique de Thierry Lhermitte, parrain de la FRM