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Comment Macron se remet au centre du jeu

PUn as de la fumée blanche. Mais une rencontre et une confirmation : en invitant, le 23 août, les représentants des forces politiques présentes au Parlement et les chefs de partis, Emmanuel Macron s’est réinstallé d’autorité à la place qu’il préfère : au centre du jeu. Comme l’a précisé l’Élysée vendredi, l’ambition de ces échanges est claire : « Continuer à aller vers la constitution de la majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays. »

Alors que le chef de l’Etat refuse toujours d’envoyer à Matignon…

PUn as de la fumée blanche. Mais une rencontre et une confirmation : en invitant, le 23 août, les représentants des forces politiques présentes au Parlement et les chefs de partis, Emmanuel Macron s’est réinstallé d’autorité à la place qu’il préfère : au centre du jeu. Comme l’a précisé l’Élysée vendredi, l’ambition de ces échanges est claire : « Continuer à aller vers la constitution de la majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays. »

Si le chef de l’Etat refuse toujours d’envoyer Lucie Castets, la candidate du PFN, à Matignon, cette invitation montre qu’il n’a pas changé son analyse du résultat de ces législatives qu’il a lui-même provoquées en choisissant de dissoudre l’Assemblée nationale. Un mois et demi après avoir perdu sa majorité relative, son silence des dernières semaines ne signifiait rien d’autre que ce qu’il écrivait le 10 juillet dans sa lettre au peuple français : « Personne n’a gagné. » « Aucune force politique, ajoutait-il alors, n’obtient à elle seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires. »

Si ce constat n’est pas contesté, cette invitation le démontre aussi : son appel aux partis politiques à « construire une majorité » est resté… lettre morte. Pourtant, le temps presse désormais. Le projet de loi de finances pour 2025 doit être prêt pour le 1euh octobre.

« Une bonne chose »

Face à cette impasse politique et à l’urgence budgétaire, le NFP se rendra à l’Élysée le 23 août. « Consulter les partis politiques au lendemain des législatives était le minimum attendu. Il ne l’a pas fait. Qu’il le fasse maintenant est une bonne chose », a observé vendredi après-midi Boris Vallaud, le député des Landes et président du groupe PS à l’Assemblée.

Mais s’il se rend lui aussi à l’Élysée, il n’envisage pas d’aller plus loin : « Est-ce que cela est de nature à débloquer la situation ? Je ne suis pas en mesure de le dire à ce stade, tant le sentiment, depuis plusieurs semaines, est celui d’un président sourd et aveugle aux résultats des élections. » Une chose est sûre : lors de cet entretien, le NFP réclamera ce qu’il souhaite depuis le 30 juin et son arrivée en tête des législatives, le pouvoir : « Notre demande est connue : nommer un gouvernement de Front populaire, souligne Boris Vallaud. Le président l’écoutera-t-il ? En tout cas, il aurait tort de penser que rien n’a changé et qu’il a toujours les clés. »

« Il faut un processus qui purge l’hypothèse Castets »

Mais comme aucun parti ne peut gouverner seul, il faudra trouver des compromis. Ces derniers jours, Lucie Castets a commencé à arrondir les angles. Au lendemain des législatives, le NFP exigeait de mettre en œuvre l’intégralité de sa feuille de route, qui prévoyait 150 milliards d’euros de dépenses supplémentaires. Aujourd’hui, le constat est moins catégorique. Dans une interview à « Sud Ouest », elle a reconnu que ce programme était conçu « pour une majorité absolue ». Traduction : à défaut, il peut être amendé. Comme elle l’a expliqué, les modalités de mise en œuvre de l’abrogation de la réforme des retraites et de la hausse du Smic à 1 600 euros, deux totems du NFP, « doivent être discutées ». Mieux, alors que le NFP a fait campagne contre le recours à l’article 49-3, elle n’a pas caché que si elle y est contrainte, elle fera adopter le budget avec.

Pacte législatif

Mais pour l’instant, ses changements n’ont permis aucune avancée. Pour les macronistes, la perspective d’un gouvernement avec des Insoumis n’est pas envisageable. Pourtant, Lucie Castets a été claire : si elle entre à Matignon, son gouvernement comprendra « des représentants de toutes les forces du NFP ». Il y aura donc des Insoumis. Une ligne rouge pour le bloc central, mais aussi pour Les Républicains et même pour les aides de droite du PS qui rêvent tout haut de Bernard Cazeneuve.

« Il est dans l’état d’esprit de ne pas faire défaut », a souligné vendredi ce proche de l’ancien Premier ministre. « Mais il faudrait d’abord que le président reçoive Lucie Castets, au moins pour lui dire qu’il ne la nomme pas parce qu’elle n’a pas de majorité. Il faut un processus qui purge l’hypothèse Castets. C’est la seule condition pour que le PS se désolidarise du NFP. »

La droite peut-elle avoir une influence dans ce petit jeu ? LR a proposé un pacte législatif au camp présidentiel. Parmi ses priorités : la sécurité, l’immigration, l’autorité, la défiscalisation. Et deux lignes rouges à ne pas franchir : augmenter les impôts et paupériser les retraités. Si la droite refuse toute coalition, le nom d’un LR a néanmoins émergé pour Matignon : celui de Xavier Bertrand. Le feuilleton de l’été n’est pas terminé. Et Emmanuel Macron compte bien y participer.

Cammile Bussière

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