Comment l'OMS et l'UNICEF veulent tenter de mener une campagne de vaccination pour 640 000 enfants dans l'enclave palestinienne
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Comment l’OMS et l’UNICEF veulent tenter de mener une campagne de vaccination pour 640 000 enfants dans l’enclave palestinienne

Alors qu’un cas a été enregistré chez un bébé de 10 mois, une première depuis vingt-cinq ans sur ce territoire, l’ONG veut lancer deux campagnes de vaccination fin août et en septembre. Pour ce faire, des « pauses humanitaires » ont été demandées aux belligérants.

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Un employé de l'UNRWA administre un vaccin contre la polio dans une clinique de Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le 21 janvier 2024. (MAJDI FATHI / NURPHOTO / AFP)

Elle manquait depuis un quart de siècle. Comme on le craignait ces dernières semaines face à la dégradation continue des conditions de vie et à une situation sanitaire déplorable dans la bande de Gaza, un premier cas de polio a été annoncé par le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, vendredi 16 août. La maladie a été diagnostiquée chez un « Bébé de 10 mois qui n’avait pas été vacciné » Le poliovirus responsable de la poliomyélite, qui peut provoquer une paralysie irréversible en quelques heures, a été détecté pour la première fois dans des échantillons d’eaux usées prélevés fin juin à Khan Younis, dans le sud de l’enclave palestinienne, puis à Deir al-Balah.

L’ONU a appelé vendredi à « Pauses humanitaires » de vacciner plus de 640 000 enfants de moins de 10 ans. « Il est impossible de mener une campagne de vaccination contre la polio en pleine guerre »a insisté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur X. « Une pause dans la polio est nécessaire. »

Avant lui, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) avaient appelé dans un communiqué à des pauses humanitaires de « sept jours » afin de mettre en place deux campagnes de vaccination. Ces deux séries « devrait être lancé fin août et septembre dans toute la bande de Gaza pour empêcher la propagation de la variante qui circule actuellement »connu sous le nom de cVDPV2, selon les deux agences de l’ONU.

L’Unicef ​​a commandé 1,6 million de vaccins pour lancer cette vaste campagne, a indiqué à franceinfo Jonathan Crickx, directeur de la communication de l’Unicef ​​pour la Palestine. Mais pour cela, les belligérants devront suspendre les hostilités. « Un cessez-le-feu est le seul moyen de garantir la sécurité sanitaire publique dans la bande de Gaza et dans la région »rappellent l’OMS et l’UNICEF dans leur communiqué.

Du côté logistique, l’UNICEF devra transporter « petits réfrigérateurs portables » pour préserver les vaccins, car « Près de 25 % de la chaîne du froid dans la bande de Gaza est encore fonctionnelle »Selon les études de l’Unicef, les vaccins et les équipements de la chaîne du froid devraient transiter par l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, en Israël, avant d’arriver dans la bande de Gaza fin août.

Cette opération doit mobiliser 708 équipes et 2 700 agents de santé, notamment « dans les hôpitaux, les hôpitaux de campagne et les centres de soins de santé primaires de chaque municipalité de la bande de Gaza »Selon le communiqué, pour prévenir la propagation de la polio et sa réapparition, une couverture vaccinale d’au moins 95% est nécessaire lors de chaque cycle de campagne, précise-t-il encore.

Manque d’eau, de nourriture, de médicaments et de soins de santé… À Gaza, les mauvaises conditions de vie contribuent à la propagation de maladies évitables par la vaccination, comme la polio. « Il y a des gens qui se lavent avec de l’eau mélangée à des eaux usées, ce qui crée beaucoup de maladies »Nabil Diab, un réfugié gazaoui, a déclaré à franceinfo. Selon un rapport publié en juillet par l’ONG néerlandaise PAX, des centaines de milliers de tonnes de déchets s’accumulent dans les rues, souvent à proximité des tentes des camps de déplacés.

A cela s’ajoute un système de santé très perturbé. « Depuis le début de cette guerre, nous avons environ 180 bébés qui naissent chaque jour et, évidemment, la grande majorité d’entre eux naissent dans des conditions très difficiles, dans des hôpitaux en faillite.a expliqué Jonathan Cricks. On peut considérer que la vaccination systématique qui a lieu sur tous les bébés après la naissance ne se passe pas bien. En raison des hostilités, la couverture vaccinale systématique contre la polio est en effet passée de 99 % en 2022 à moins de 90 % au premier trimestre 2024 à Gaza, selon l’UNICEF.

Le porte-parole de l’UNICEF pour la Palestine rappelle qu’il y a « urgence absolue » pour agir contre cette maladie : « La polio ne connaît pas de frontières, elle ne connaît pas les enjeux politiques. Ce ne sont pas seulement les enfants de Gaza, mais tous les enfants de la région qui doivent être protégés. »

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