Comment l’IA met le réseau électrique à genoux
C’est la face cachée et sous-estimée de l’IA générative : elle est extrêmement énergivore. Le fonctionnement de ChatGPT et de tous ses concurrents ne vient pas du ciel, et selon une étude des chercheurs de la société Hugging Face citée par la BBCces technologies pourraient consommer environ 33 fois plus d’énergie que les machines utilisant un logiciel spécifique à une tâche.
En fait, lorsque l’on travaille sur ces outils, la majeure partie de la consommation d’énergie a lieu au sein du centre de données géant. Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ces centres de données consommeront près de 1 000 térawattheures par an à l’échelle mondiale, soit la consommation électrique du Japon.
L’IA est-elle durable à long terme ?
Dans certains pays, le problème se pose déjà. Comme l’Irlande où près d’un cinquième de l’électricité est consommée par les datacenters. Un chiffre qui devrait augmenter dans les années à venir.
Conscient que cela n’est pas tenable sur le long terme, le monde de la Tech se mobilise. Des progrès viendront notamment sur les puces utilisées pour entraîner l’IA. Nvidia, numéro 1 du secteur, explique qu’il a fallu 8 000 puces et une alimentation de 15 mégawatts pour entraîner une IA en 90 jours. Grâce à Blackwell, son dernier né, il n’en faut que 2000, et une consommation de 4 mégawatts.
Dans le même temps, il est très probable que des centres de données soient bientôt construits avec leurs propres installations de production d’énergie, notamment solaire. De quoi soulager les réseaux électriques nationaux.
Cité par nos confrères, Dale Sartor, consultant et affilié au Lawrence Berkeley National Laboratory aux États-Unis, se risque à un pronostic sur l’avenir de l’IA générative : « Si l’ancienne méthode est moins chère et plus simple, il n’y aura pas beaucoup de marchés pour la nouvelle méthode ».
Ce problème est en tout cas de plus en plus discuté. Il y a quelques semaines, nous évoquions le travail d’Alex de Vries, employé de la banque centrale des Pays-Bas, qui a créé le site Digiconomist afin de mesurer et alerter le grand public sur l’impact énergétique des nouvelles technologies.
Il s’est particulièrement intéressé au chatbot de Google et estime que s’il était utilisé à chaque recherche sur le Web, sa consommation électrique équivaudrait à 29 milliards de kilowattheures par an, soit la consommation de pays comme le Kenya, le Guatemala et la Croatie sur la même période. .
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