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Comment l’exécutif prévoit d’augmenter les salaires autour du salaire minimum

L’un des premiers dossiers pour le futur locataire de Matignon sera d’augmenter les salaires. Revoir les exonérations de cotisations est l’une des pistes envisagées.

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L'inflation étant tombée sous les 2%, il est peu probable que le Smic soit augmenté en octobre prochain. L'annonce sera faite mi-septembre, lors de la publication des données définitives par l'Insee. (DENIS CHARLET / AFP)

Malgré la baisse de l’inflation, passée sous la barre des 2 %, le pouvoir d’achat reste la priorité des Français. Pour Emmanuel Macron, cette inquiétude explique en partie le vote pour les extrêmes – à gauche comme à droite. C’est pourquoi le chef de l’État a demandé cet été à ses équipes de voir comment augmenter les salaires autour du Smic, sans toutefois augmenter ce dernier à 1600 euros net par mois, comme le souhaite le Nouveau Front populaire.

Aujourd’hui, les employeurs bénéficient de subventions salariales, il existe des exonérations de charges pour les salaires compris entre 1 et 3,5 Smic, soit entre 1 398 euros net et 4 800 euros net. Et le problème de ces exonérations, c’est qu’elles comportent des seuils différents qui incitent en réalité les employeurs à maintenir leur personnel en bas de l’échelle. Pour un salarié à 1,59 Smic, le patron bénéficie de 13 points d’exonération de cotisations, alors que s’il le fait passer à 1,61 Smic, c’est deux fois moins. L’idée est donc de supprimer ces effets de seuil pour inciter les patrons à faire progresser leurs équipes.

Cette suppression peut se faire rapidement, car ce sujet est dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Cet hiver, le gouvernement a demandé un rapport à deux économistes, Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Ces derniers planchent sur des recommandations, qui n’ont pas encore été dévoilées mais que l’administration teste déjà. Bercy fait tourner des tableurs Excel pour évaluer les différents scénarios. Et selon les informations de franceinfo, la piste qui tient la corde est de se concentrer, d’augmenter ces allègements de charges sur les salaires jusqu’à 2,5 ou 3 Smic, mais en les supprimant au-delà.

Ces changements pourraient être inscrits dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, et donc entrer en vigueur au 1er janvier, à condition bien sûr que le futur Premier ministre valide et que le Parlement y soit favorable. La gauche milite pour des hausses et devrait donc les voter. La droite et le bloc du centre devraient suivre, d’autant que cette option présente un dernier avantage : en changeant la structure de ces aides, l’Etat pourrait faire des économies au passage. Rappelons que l’ensemble des exonérations de cotisations salariales coûte aux finances publiques 75 milliards d’euros par an.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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