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comment l’événement a évolué et est devenu une rencontre diplomatique majeure

Les commémorations du Débarquement, suivies dans un premier temps par les habitants de la région, ont pris au fil des années une dimension diplomatique.

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Cérémonie commémorative du 60ème anniversaire du Débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie, le 6 juin 2004 au large d'Arromanches.  (MARCEL MOCHET/AFP)

Joe Biden est arrivé en France mercredi 5 juin pour participer aux commémorations des 80e anniversaire du débarquement de Normandie, organisé jeudi à Omaha Beach, près de Caen. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement seront présents. Mais ces cérémonies n’ont pas toujours pris cette ampleur. Ils furent même longtemps modestes.

En 1954, pour le 10e Anniversaire du Débarquement, il n’y a qu’un seul chef d’État : le président français de l’époque, René Coty. C’est déjà plus que les années suivantes, car le président de Gaulle refuse de se rendre en Normandie le 6 juin. Le général ne veut pas célébrer le débarquement des alliés anglais, américains et canadiens, il préfère aller dans le Sud pour commémorer le débarquement de Provence, où les troupes françaises étaient beaucoup plus présentes.

C’est à partir de 40e anniversaire, en 1984, que les commémorations commencent à devenir essentielles. François Mitterrand décide alors d’en faire une rencontre diplomatique. Sept chefs d’État sont invités et, pour la première fois, un président américain fait le déplacement. C’est Ronald Reagan.

Il y a aussi la reine d’Angleterre, Elizabeth II, et le premier ministre canadien, Pierre Trudeau. Tout le monde se retrouve à Utah Beach, où François Mitterrand dira ces mots : « L’ennemi de l’époque n’était pas l’Allemagne mais le pouvoir, le système et l’idéologie qui s’en étaient emparés ».

Mais il faudra encore attendre vingt ans pour que l’Allemagne et la Russie soient invitées aux commémorations. En 2004, l’Allemagne participe donc pour la première fois aux cérémonies du Débarquement, 60 ans après le Débarquement. Cette année-là, on retiendra une image symbolique : l’étreinte entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder, non pas sur la plage mais devant le mémorial de Caen.

Le discours de la Chancelière allemande commence alors par ces mots : « Ce n’est pas la vieille Allemagne de ces années sombres que je représente aujourd’hui. Mon pays a retrouvé sa place au sein de la communauté des peuples civilisés ».

En 2014, pour le 70e anniversaire, les vétérans se font plus rares mais les commémorations ont toujours un impact diplomatique très fort puisque cette année-là, la guerre dans l’Est de l’Ukraine et en Crimée avait déjà commencé. Vladimir Poutine est toujours invité, mais les relations avec Barack Obama sont glaciales. Malgré tout, les deux hommes se retrouvent lors du déjeuner des chefs d’Etat.

En coulisses, François Hollande et Angela Merkel réussissent à rapprocher le président russe et le président ukrainien. C’est ce qu’on appellera alors le « format Normandie » (Ukraine, Russie, France, Allemagne ensemble), format qui se répétera à de nombreuses reprises jusqu’en 2022 et l’invasion de l’Ukraine.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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