ENQUÊTE – La dépendance de l’Europe aux solutions tech américaines devient une menace à l’heure des bouleversements géopolitiques. Le Vieux Continent dispose de ressources et de solutions, mais doit changer de méthode.
C’est un rêve qui ressort à chaque crise, une vieille rengaine qu’on chante un peu plus fort quand le ton monte dans le concert géopolitique mondial. Depuis quelques semaines, les appels à la souveraineté numérique européenne se multiplient dans la bouche des politiques et des entreprises en France comme ailleurs en Europe. Le constat est clair : puces, smartphones, ordinateurs, clouds, logiciels, réseaux sociaux, messageries, plateformes… tout ou presque de ce que l’Europe consomme en matière de technologie vient de par-delà ses frontières. Une étude commandée par le Cigref chiffrait récemment à 286 milliards d’euros le coût des dépendances européennes aux acteurs américains, rien que pour le cloud et le logiciel, où la part de marché des solutions extra-européennes culmine respectivement à 75 % et 80 %.
Ce qui n’était qu’une perte de valeur économique et d’emplois associés devient une menace à l’heure des bouleversements géopolitiques. En février, l’Administration américaine avait…