Nouvelles locales

Comment les téléconsultations ont-elles conduit à une augmentation du nombre d’IVG ?

Une étude menée par l’association américaine « Society of Family Planning » (SFP) et publiée mercredi 7 août, a constaté une augmentation du nombre d’avortements aux Etats-Unis au cours du premier trimestre de l’année.

« En janvier, le nombre d’avortements à l’échelle nationale a atteint 100 000 pour la première fois depuis que #WeCount a commencé à suivre les taux d’avortement », l’organisation précise sur son site internet. #WeCount est une initiative lancée par le SFP en 2022 pour suivre l’évolution de l’avortement dans le pays.

L’association souligne également un autre fait : une part importante de ces avortements, environ 20%, se déroulent via un système de téléconsultation.

Plus de 19 700 téléconsultations par mois

Au dernier trimestre 2022, quelques mois après l’annulation de l’arrêt Roe V. Wade (nom de la décision historique de la Cour suprême qui a ouvert le droit à l’avortement aux États-Unis), environ 10 % des avortements étaient autorisés par téléconsultation. Un an plus tard, ce chiffre était de 19 %.

En mars 2024, six États américains, dont la Californie, New York, l’Illinois et la Floride, ont adopté des lois dites de « protection », permettant aux responsables de la santé de proposer un accompagnement à l’avortement via des téléconsultations. Dans ces territoires, entre janvier et mars, plus de 19 700 avortements via ce dispositif ont eu lieu.

Le processus a été rendu très simple. Dans un premier temps, la patiente peut prendre rendez-vous avec un service de santé et s’assurer qu’elle est dans le délai éligible (dix semaines et quatre jours). Lors de la première téléconsultation, la patiente et le responsable de santé discutent de la méthode d’avortement et du déroulement.

Les médicaments sont ensuite envoyés par la poste, dans une boîte discrète. Un suivi téléphonique ou en face à face est ensuite proposé pour confirmer que l’avortement est complet.

Une procédure aux nombreux avantages

La téléconsultation est devenue une option pour de nombreuses femmes qui ne souhaitent pas mener leur grossesse à terme et qui vivent dans des États qui ont récemment mis en place des restrictions sévères, notamment le Tennessee et l’Alabama. Elle a également été utilisée par des patients vivant dans des zones reculées ou mal desservies.

De plus, la confidentialité des données et le secret médical sont garantis. Cette méthode permet donc de réduire l’exposition à la stigmatisation de certains acteurs médicaux.

Enfin, les programmes d’avortement par télémédecine se sont révélés efficaces à 97,7 %, avec des effets secondaires rares, selon la SFP. Ils sont également peu coûteux, environ 150 $ (environ 137 €) contre 600 $ (550 €) pour une procédure en clinique.

Ce type de dispositif se répand désormais dans le monde anglophone et a été testé notamment en Angleterre, au Pays de Galles et en Australie.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page